Ces militants se sont rendus, vendredi dernier, dans le village de Wothie, à 325 km au sud-est de Nouakchott, dans le département de Boghe (vallée du fleuve Sénégal), pour se recueillir sur les tombes d’individus issus de la communauté négro-africaine.
Ces disparus sont des victimes d’exécutions extra judiciaires entre les années 1989 et 1992, sous le règne du président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya. Lequel a été renversé par un putsch le 3 août 2005.
Le MPR désapprouve ''avec consternation, la brutalité et le comportement inacceptable de l’administration et des forces de l’ordre, contre les organisateurs d’une cérémonie pacifique, venus se recueillir calmement sur un site du passif humanitaire, dans l’ordre, la discipline et le souvenir''.
Cette attitude heurte ''la conscience dans une République, de surcroît islamique'' et rappelle tous les obstacles dressés sur le chemin des militants des droits de l’Homme, engagés dans la lutte contre l’oubli du passif humanitaire en Mauritanie, indique la déclaration.
"La répression contre ces acteurs renvoie à la négation des pratiques esclavagistes toujours en cours dans le pays'', estimé le MPR qui exige ''des sanctions contre le préfet'' du département de Boghe, accusé d’être l’instigateur de l’intervention des forces de Gendarmerie.
Parmi les militants du vendredi dernier, il y avait Biram Ould Dah Ould Abied, leader de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) et lauréat du Prix des Nations unies pour les droits de l’Homme en 2013.
En mars 2009, une prière nationale à la mémoire des victimes du passif humanitaire et de la violence d’Etat avait été organisée dans la ville de Kaédi, située à 430 km au sud-est de Nouakchott (vallée du fleuve), en présence du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Ce déplacement du chef de l'Etat mauritanien a été interprétée comme ''un geste de bonne volonté'' de la part du nouveau régime.
Par ailleurs, les autorités mauritaniennes se sont engagées à identifier tous les lieux abritant des fosses communes où seraient enterrées des victimes du passif humanitaire, pour des sépultures conformes aux exigences religieuses et aux normes sociales.
En dehors d’une enquête officielle, le nombre des victimes du passif humanitaire en Mauritanie reste encore indéterminé.
En avril 1989, des affrontements interethniques ont fait plusieurs centaines de victimes de part et d’autres du fleuve Sénégal, frontière entre la Mauritanie et le Sénégal, créant une grave crise entre les deux Etats.
Cette crise s’est prolongée pendant trois ans en Mauritanie, avec des exactions commises par les forces de l’ordre sur les populations négro-africaines.
Source : PANA via Mauritanie Web le 06/01/2014{jcomments on}
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