En boycottant les législatives et les municipales de 2013, la Coordination de l’opposition démocratique a perdu son pari. L’UPR, le parti de la majorité est sorti grandement vainqueur avec 108 sur les 147 futurs parlementaires. Mais le grand gagnant reste le parti islamiste de Ould Mansour TAWASSOUL avec 16 députés. Les deux principaux leaders Ould Daddah du RFD et Ould Maouloud de l’UFP vont sans doute basculer ainsi de l’opposition traditionnelle à la dissidence pour un autre projet politique citoyen et rassembleur des forces progressistes. Un basculement qui pourrait incarner un autre visage de la contestation en Mauritanie.
Incontestablement les législatives et municipales de décembre 2013 ressemblent fort à une grande bérézina pour Ould Aziz et son parti l’UPR. Les résultats révèlent déjà des contours du paysage politique mauritanien au moins pour les cinq années à venir à condition que le palais de Nouakchott ne change pas de locataire en 2014.Le parti de la majorité et ses alliés remportent 108 sièges sur les 147 que comptera le prochain parlement. Les électeurs semblent ainsi donner le blanc-seing au président mauritanien qui pourra tranquillement poursuivre sa politique économique et sociale amorcée depuis juillet 2009 au moment où des perspectives assez encourageantes s’offrent à lui avec une hausse du budget 2014 qui avoisinerait plus de 529 milliards d’ouguiya et une production record 2013 du minerai de fer avec 13 millions de tonnes. Une croissance économique constante soutenue par une réserve de devise importante d’année en année. Ce tableau idyllique pour entamer une nouvelle législature n’est pas pour plaire à la COD qui pour la première fois de son histoire sera absente de l’hémicycle pour avoir boycotté les élections. Les deux principaux leaders Ould Maouloud de l’UFP et Ould Daddah du RFD se retrouvent dans une situation inconfortable politiquement avec leurs anciens alliés Ould Boulkheir de l’APP et surtout Ould Mansour de TAWASSOUL en pôle position pour diriger la nouvelle opposition à l’assemblée nationale avec 16 députés. La Coordination de l’opposition démocratique devra alors parer au plus pressé et faire des propositions concrètes pour sortir de l’ isolement qui l’attend. Autrement dit passer de l’opposition traditionnelle à la dissidence. A terme une dynamique qui lui permettrait d’incarner un nouveau visage de la contestation sans doute parce que la dissidence dérange toujours le pouvoir en place. Avec une opposition qui sera dirigée par les islamistes c’est une aubaine pour faire entendre un autre son de cloche plus citoyen et rassembleur des forces démocratiques. Seule alternative d’éviter à la Mauritanie le naufrage des barbus. La domination de l’UPR sur tous les autres partis participationnistes ne laisse pas pour le moment des occasions de transhumance politique encore moins des combinaisons douteuses de certains ténors de la nouvelle opposition. Ould Aziz a des coudées franches pour dicter sa loi et rempiler un deuxième quinquennat sans trop de soucis. A la COD de relever les multiples défis de 2014.A commencer par la cohésion de ses membres. Ensuite il n’y a rien d’autre à faire qu’un projet politique. Chaque initiative pour convaincre les citoyens a son importance pour vu qu’ils y soient associés. La dissidence c’est aussi une insurrection. C’est une des cartes les plus importantes à jouer pour éviter l’oubli et la disgrâce dans les années à venir.
Bakala KANE{jcomments on}
(Reçu à Kassataya le 04/01/2014)
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