Me M’Baye : «l’appareil étatique descend à un niveau qui ne le distingue pas de la masse»

La présidente de l’AMDH, Me Fatimata M’Baye s’est dit, lors d’une conférence de presse tenue, ce lundi 30 décembre, « choquée » des propos tenus par le premier ministre en réaction à l'attribution du prix des droits de l’homme par les Nations Unies décerné à Biram Dah Abeïd.

Moulaye Ould Mohamed Laghadaf avait indiqué à un journal égyptien que "l'Etat mauritanien est l'objet, de temps en temps, d'une campagne de dénigrement perpétrée par l'Etat d'Israël visant à révolter les minorités en Mauritanie en accusant celle-ci de pratiques d'esclavage et violations de droits de l'homme".

La célèbre avocate a fait remarquer que « la deuxième personnalité publique du pays n’a pas respecté le principe de neutralité et de l’impartialité d’autant que la Mauritanie est membre de la commission des droits de l’homme des Nations Unies ». En tenant ce genre de propos d’un citoyen ordinaire laissant entendre que le prix ne se justifiait pas, qu’il a été créé de toutes pièces par le lobby juif, l’autorité est tombée très bas. Il devra se ressaisir pour réparer ce genre de bavures ».

Elle a invité la Mauritanie à sortir de son enfermement et à s’engager dans la voie définitive de l’esclavage. Me M’baye a déploré que l'Etat qui devrait appliquer les lois se dédit ».

De l’avis de Me M’Baye, " l’appareil étatique descend à un niveau qui ne le distingue pas de la masse". La présidente de l’AMDH a dénoncé le comportement de la présidente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme à New York. « Un comportement indigne », selon elle.

« Nous avons besoin d’une société démocratique ouverte, indépendante, sans discrimination et sans esclavage », a-t-elle souligné.

« Biram n’est pas une comète tombée du ciel. Il n’est pas un inconnu et n’est pas violent. Peut-être que nous ne sommes pas d’accord en pratique sur sa manière de faire », a martelé Me M’Baye.

Selon Me Mbaye, ce n’est pas la première fois que des militants de droits de l’homme sont dénigrés par l’Etat rappelant les précédents notamment lorsqu’elle avait reçu une décoration du département d’Etat, du prix anti slavery décerné à Boubacar Ould Messaoud pour la lutte contre le trafic des humains. Elle a regretté l’absence criante de représentants mauritaniens alors qu’ils étaient invités au moment où ses citoyens sont honorés.

Me M’Baye a invité le gouvernement mauritanien à reconnaître le mouvement abolitionniste IRA et à s’investir dans un dialogue ouvert dans une société démocratique.

« En récusant le prix des Nations Unies décerné à un de ses citoyens, l’Etat devrait avoir le courage de ne plus recevoir les financements de l’Union Européenne », a déclaré la présidente de l’AMDH.

Elle s’est félicitée de l’attribution de cette distinction à Biram : « Ce prix constitue une reconnaissance internationale de l’esclavage en Mauritanie ».

« Nous exigeons une société égalitaire et une éradication définitive de l’esclavage », a conclu Me M’Baye.

Source  :  Le Calame le 31/12/2013{jcomments on}

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