Le général Ndiaga Dieng devrait lancer d’urgence une enquête pour savoir comment sont nourris les chiens car cette photo d’un chien famélique la peau sur les os est un scandale sans précédent présenté au nez de tous les invités lors des journées portes ouvertes qui s’étalent du 25 au 28 décembre 2013. On peut facilement compter les côtes de ce berger pitoyable, pourtant le général semble avoir fait les choses en grand, comment expliquer que les chiens censés servir à la lutte anti-drogue et anti-explosif soient aussi misérables ? On comprend pourquoi récemment ces mêmes chiens furent à l’origine d’une panique générale après une fausse alerte à l’aéroport en reniflant un colis suspect alors qu’il ne s’agissait que d’un lot de tichtar (viande séchée très prisée par nos palais avertis).
Dès le début de la création de cette brigade canine, nous avions sonné l’alerte car il était certain que ces chiens très intelligents et très sensibles vivraient un enfer chez nous pour deux raisons : la première c’est qu’en terre musulmane, le chien est l’animal le plus détesté avant le cochon car ce dernier n’étant pas sur place autrement qu’en pâtés et autres jambons clandestins, le chien reste l’animal le plus humilié et maltraité du pays.
Pour s’en rendre compte, il suffit de marcher dès la nuit tombée et là on découvre que nos chiens sont comme les chats, ils voient dans le noir par une mutation génétique pour survivre car à 100M faites mine de vous baisser pour ramasser un caillou et vous verrez que le geste suffit à leur faire prendre la fuite sans demander leur reste. C’est l’éducation de la rue qui veut cela. Ces chiens passent leur temps à recevoir des pierres de la part des passants et on les voit partout avancer avec une patte en l’air. De là qu’à partir de 1H du matin, ils deviennent dangereux par peur et se baisser pour ramasser une pierre n’y change rien car à cette heure le chien sait que vous êtes seul et que la ville à cette heure semble morte réduisant la menace.
La deuxième raison qui nous fit craindre pour ces chiens qui ont besoin de soins particuliers c’est de les voir mourir de faim soit parce qu’ils seront mal nourris car on imagine mal des gens éduqués à haïr et mépriser les chiens les nourrir comme il faut alors que le soldat lui-même mange mal mais surtout il est à craindre que ces chiens se laissent mourir de faim ou qu’ils mangent juste le minimum. Cette photo de ce chien en est une terrible preuve.
D’ailleurs si pour les journées portes ouvertes, la brigade a sorti les meilleurs chiens dont on voit ici un malheureux spécimen, comment sont les autres restés cachés ?
Je connais très bien ces chiens car j’ai vu périr la première vague qui devait servir à cette brigade avant le coup d’état de 2005. Ceux qui avaient monté le dossier en avaient fait venir d’Afrique du sud, on y trouvait des bergers allemands, des bergers belges, des rottweilers, dobermans, tous avec un pedigree de race pure sur plusieurs générations. Après le coup d’état, le projet a coulé et les chiens sont restés chez un homme qui a tout fait pour les sauver en vain en essayant de faire un élevage. La suite est pénible à raconter…
Passons.
Ces chiens que nous voyons sont ceux du projet qui finit par voir le jour mais à quel prix pour les maîtres ? Le prix de la honte…