Depuis que nous en avons parlé les supputations vont bon train sur l’identité de l’éventuel repreneur, pendant que chez les employés c’est la mobilisation générale pour s’opposer au bradage de l’entreprise. Selon des informations obtenues par le Quotidien de Nouakchott, c’est Tijani Ben Houssein, le directeur général de Star Oil Mauritania qui s’apprêterait à faire main basse sur la société nationale. Si cela se confirmait, cet homme d’affaire aurait mis en place la même stratégie qui lui avait permis de mettre à genou la défunte Air Mauritanie. En effet selon des experts qui ont eu à se pencher sur le dossier de faillite d’Air Mauritanie, l’un des facteurs ayant abouti à celle-ci est sans doute la surfacturation du kérosène que lui faisait subir Tijani Ben Houssein qui plus est, était l’un des principaux actionnaires de la compagnie de transport aérien.
Pour la Somagaz, nos sources nous affirment que depuis plusieurs années, Star Oil remplissait son parc de bonbonne de gaz auprès de somagaz mais en le payant bien en dessous du prix normal au detriment de la somagaz. Et aujourd’hui que l’entreprise connait quelques difficultés voilà que le même Tijani Ben Houssein se présente en sauveur pour recueillir le fruit de ce long travail de sape. Evidemment les premières victimes de ces manœuvres sont les consommateurs et les travailleurs qui feront face immanquablement à des hausses de prix et des plans sociaux douloureux.
Soulignons que le processus de sélection d’un fournisseur de gaz pour le pays a été déclaré à deux reprises, et à la surprise générale, infructueux alors même que géogaz avait déposé des offres plus intéressantes que celles qui avaient cours. Et depuis six mois le pays est approvisionné par Litasco par le biais de contrats spot obtenus de gré à gré. La coïncidence est que le partenaire de Litasco en Mauritanie est justement lui aussi l’une des personnes qui avaient été accusées à l’époque, d’avoir provoqué la faillite d’Air Mauritanie. Rappelons que les parts du gouvernement mauritanien dans le capital social de SOMAGAZ représentent 67% tandis que les 37% restant sont détenus par des privés mauritaniens. Conformément à la lettre adressée aux actionnaires l’ouverture des offres aurait lieu le 26 décembre 2013. Comme nous le disions, cette privatisation à marche forcée rappelle étrangement le bradage des entreprises publiques qui avait cours sous le régime de Ould Taya.
Rappelons aussi que depuis quatre ans, la Somagaz a coûté aux contribuables mauritaniens près de 20 milliards d’ouguiyas, hors subvention produit. Ce qui en fait l’undes plus grands gouffres financiers du pays. Mais bien entendu c’est le prix de la gabegie, du clientélisme et de la mauvaise gestion. Depuis plus de deux ans les ventes de la Somagaz sont en chute libre au bénéfice de ses deux concurrents que sont BSA Gaz et Rimgaz. La société qui vendait quotidiennement plus de 110 tonnes fin 2009, a vu sa production chuter à partir de 2010 et elle est aujourd’hui à 50 tonnes seulement avec en prime des installations désuètes et une capacité de stockage qui met le pays en danger permanent de rupture des stocks.
Source : Mauriweb
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