Période postélectorale : Changement dans la stabilité !

Comme au temps de la période préélectorale, le parti présidentiel UPR a obtenu la majorité absolue des sièges à l'Assemblée nationale, parvenant à disposer d’une légère avance sur les autres forces politiques en nombre de conseillers municipaux.

 

Les résultats officiels des élections législatives annoncés dimanche 22 décembre dernier créditent le parti islamiste de seconde force politique du pays, faisant tomber comme un château de cartes toutes les prévisions créditant la participation de Tawassoul à ces échéances de peine perdue.

L’APP et El Wiam occupent les rangs suivants, laissant les petits partis de la majorité présidentielle fermer le peloton de la future configuration législative et municipale.

L'Union pour la République (UPR, au pouvoir) a obtenu 74 sièges sur les 147 de la chambre basse. En rajoutant les sièges remportés par ses alliés de la majorité présidentielle, composée d'une douzaine de petits partis environ, , c’est un total de 108 députés qui est obtenu par ce pole politique.

Côté opposition toutes catégories confondues, radicale représentée à cette consultation par Tawassoul et modérée chapeautée par El Wiam et l’APP, 37 sièges sont acquis dont 16 pour les islamistes du parti Tewassoul et 21 repartis entre les autres.

El-Wiam, un parti dirigé par d'ex-hauts responsables du régime de Maaouiya Ould Taya (1984-2005), obtient dix députés, contre sept pour l'Alliance populaire progressiste (APP) du président de l'Assemblée nationale sortante, Messaoud Ould Boulkheir.

L’institution de l’opposition arrachée par Tawassoul

L’institution de l’opposition démocratique passera de l’opposition à l’opposition, autrement dit du RFD qui a boycotté les élections législatives et municipales à Tawassoul.

La décision historique d’aller à ces échéances décisives du parti islamiste, indexées parfois d’être jouées à l’avance, s’est avérée finalement sage et bénéfique à un parti qui est parvenu à dépasser les opposants modérés, présentés parfois comme jouissant de certains égards politiques cléments et généreux de la part des autorités.

C’est là une victoire indirecte de la COD, surtout que le parti islamiste n’a pas tardé à se vêtir de ses anciens habits d’opposant radical en appelant au lancement d’un nouveau dialogue politique général après la proclamation des résultats électoraux.

Une manière pour ce parti de dire, que le navire politique ne peut pas avancer sans les autres formations boycotteuses des élections de la COD, principalement le RFD et l’UFP.

Ainsi pour dire, à l’issue des ces élections, Tewassoul devient le deuxième parti du pays et la première force à l'Assemblée nationale des partis de l’opposition. Il obtient un total de 18 communes.

Aux municipales, le parti présidentiel a remporté la victoire dans 154 communes sur les 218 que compte la Mauritanie, selon les résultats proclamés par le président de la commission électorale, Abdellahi Ould Soued Ahmed.

Le taux de participation, qui était de plus de 75 % au premier tour du 2 novembre, était de "plus de 72 %" au second, selon la Commission électorale. Moins d'un million d'électeurs étaient appelés à voter au second tour, contre 1,2 million au premier, pour renouveler 30 des 147 sièges que compte l'Assemblée nationale et les conseils municipaux de 119 communes sur les 218 du pays.

Vers une rude bataille sur la CUN ?

L’annonce des résultats définitifs des élections municipales s’est avérée très serrée pour la ville de Nouakchott où le parti au pouvoir et l’opposition se rivalisent la succession d’Ahmed Ould Hamza à la présidence de la CUN.

L’UPR nourrissait de grands espoirs d’arracher cette forteresse de l'oppostion, à laquelle il avait propulsé dans la compétition municipale la ministre de la fonction publique, de la modernisation de l’administration et du travail Mme Maty Mint Hamadi.

Tawassoul comptait également conquérir cette citadelle jusque-là occupée par le RFD en la personne du maire central de Nouakchott Ahmed Ould Hamza, qui a l’honneur de laisser derrière loin bilan honorable, un hôtel de ville flambant neuf, un compte créditeur de plusieurs milliard d'ouguiyas .

Le parti islamiste prévoit pour cette fonction éligible l’actuel Maire de Arafat, El Hacen Ould Moctar.Mais l’élection se faisant par un collège restreint, elle donne lieu immanquablement à des manœuvres et des marchandages d’épicier.

En effet, la communauté urbaine est administrée par un conseil de communauté composé de 37 délégués de communes dont obligatoirement les maires de ces communes. Les délégués de communes sont élus par chaque conseil municipal en son sein.

L’arrêté n°R3 du 18 novembre 2001 du ministre Chargé de l’intérieur établi la répartition des sièges entre les communes en fonction de leur importance démographique c’est ainsi qu’actuellement Arafat a droit à 5 conseillers, Dar Naim 4, El Mina 5, Ksar 3, Riad 4, Sebkha 6, Tevragh Zeina 3, Teyaret 3 et Toujounine 4.

Selon l’Ordonnance n° 2006 – 040 du 18 Novembre 2006 modifiant et complétant l’Ordonnance n° 87-289 du 20 Octobre 1987 instituant les Communes, Les délégués des communes sont élus dans les quinze jours qui suivent l’installation des conseils municipaux.

Ils doivent être élus, en fonction de la composition de chaque conseil de manière à ce que la composition du conseil de la communauté reflète la composition des conseils municipaux.

Suite à cette disposition l’UPR détient 18 délégués, Tawassoul 10, l’APP 5 et AJD/MR 4 donc aucune majorité absolue ne se dégage. L’UPR devrait tout faire, pour non seulement conserver ses conseillers, mais attirer au moins, un conseiller de l’AJD/MR ou de l’APP. C’est dire que la bataille qui s’annonce sera rude et personne ne peut augurer de son issue finale.

 

Md O Md Lemine

 

Source : Le Rénovateur Quotidien

 

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