Élection législatives et municipales : Majorité éclatée en plusieurs morceaux, Opposition faiblement représentée

Les résultats du second tour (21 décembre) des élections législatives et municipales en Mauritanie sont connus.

 

Le premier tour de ce scrutin boycotté par une partie de l’opposition avait eu lieu le 23 novembre. Mohamed Ould Abdel Aziz conserve une majorité écrasante à l’assemblée nationale et dans les conseils municipaux, le parti au pouvoir (UPR) pourrait être « obligée »de partager ce pouvoir avec les autres formations politiques de la majorité, le parti Tawassoul (Islamistes modérés) se positionne première force politique de l’opposition, l’appel au boycott lancé par une partie de cette opposition n’a pas été entendu et la « crise » politique demeure. Tels sont, entre autres, les enseignements que l’on peut tirer de ces élections.

Dans la future assemblée nationale, 75 des 147 députés seront de l’UPR, soit 50, 69%. Ces 75 élus, ajoutés à 35 repartis entre les autres partis soutiens du pouvoir, donnent une majorité très confortable au président de la République. Pour gouverner, Mohamed Ould Abdel Aziz n’aura pas besoin de « cohabiter » avec l’opposition. C’est l’UPR avec une tres faible majorité qui sera peut être obligée de partager le pouvoir avec ses « amis « de la majorité comme UD (03, UDP (….) Al Krama, Sursaut….

Les partis de l’opposition ayant pris part à ces élections totalisent 37 députés sur 147. Une minorité qui pourra juste faire entendre quelques notes discordantes. Un point positif tout de même : ces députés de l’opposition resteront opposition. Ils ne pourront pas transhumer vers les « vertes plaines » du parti au pouvoir. La nouvelle réglementation fait perdre son siège au député qui change de parti après avoir été élu.

Le parti RNRD Tawassoul dit islamiste modéré, avec 16 députés, sera, en termes de représentation parlementaire, le premier parti politique de l’opposition.

Autres enseignements à tirer de ces élections : l’échec du mot d’ordre de boycott lancé par une dizaine de partis politiques de la coordination de l’opposition démocratique. Au premier tour, le taux de participation atteint 75, 53%. Pour le second tour, il a sensiblement baissé avec une estimation de 60% à l’intérieur du pays et 40% a Nouakchott. L’appel au boycott n’a pas été entendu par les électeurs. Avant ces municipales et législatives, dans une série de dialogues pouvoir-Opposition, il a été recherché l’organisation d’élections ‘inclusives et consensuelles ». Ce consensus n’a pas été trouvé. La « crise politique » dont parle cette opposition boycottiste demeure. Va-t-elle trouver solution avant l’élection présidentielle de 2013 ?

Khalilou Diagana

 

Source : Le Quotidien de Nouakchott

 

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