Corée du Nord : l’oncle et mentor de Kim Jong-un exécuté

CORÉE DU NORD – Très influent jusqu'à son récent limogeage, l'oncle du dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong-Un a été exécuté jeudi, a annoncé vendredi l'agence officielle de presse KCNA, qui le qualifie de "traître". Jang Song-Thaek, 67 ans, avait peu auparavant été condamné à mort par un tribunal militaire spécial, toujours d'après KCNA, dont les dépêches sont reçues à Séoul.

 

"L'accusé est un traître à la nation qui a perpétré des actes factieux contre le parti et contre-révolutionnaires afin de renverser la direction de notre parti et de l'Etat et du système socialiste", a rapporté KCNA. L'agence a ajouté qu'il s'était rendu coupable d'un "crime aussi hideux que celui d'avoir tenté de renverser l'Etat par toutes sortes d'intrigues et de méthodes méprisables avec l'ambition frénétique de s'emparer du pouvoir suprême de notre parti et de notre Etat".

 

Coupable d'avoir "fomenté un coup d'État"

La mise à l'écart de ce dignitaire, ainsi que l'exécution de deux de ses proches conseillers, avaient été annoncées la semaine dernière par le renseignement sud-coréen. Pendant son procès, Jang a reconnu qu'il avait tenté de fomenter un coup d'Etat en mobilisant ses complices à l'armée, selon KCNA.

 

"J'ai essayé d'attiser les plaintes du peuple et de l'armée contre l'échec du régime actuel à gérer la situation économique et les moyens de subsistance de la population, aussi affreux soient-ils", selon les propos de Jang rapportés par l'agence nord-coréenne. "Il a révélé sa véritable image de traître de tous les temps , en déclarant que le coup d'Etat visait le Leader suprême" Kim Jong-Un, selon KCNA.

Lundi, la Corée du Nord avait officiellement confirmé le limogeage de Jang Song-Thaek pour avoir commis "des actes criminels" et dirigé "une faction contre-révolutionnaire". Le Parti des travailleurs, le parti unique, réuni dimanche, avait de son côté annoncé avoir "éliminé Jang et purgé son clan".

"Méprisable racaille… Pire qu'un chien"

Le régime a assuré qu'il avait formé un groupe séditieux à l'intérieur du parti et nommé des fidèles à des postes stratégiques afin de servir ses ambitions politiques. Parallèlement, les médias officiels ont qualifié Jang Song-Thaek de "méprisable racaille humaine (…) pire qu'un chien", l'accusant en outre d'entretenir des "relations inappropriées" avec des femmes et d'être "affecté par le mode de vie capitaliste".

"Malade idéologiquement, extrêmement oisif et nonchalant, il consommait des drogues et gaspillait des devises étrangères dans les casinos alors qu'il était soigné à l'étranger aux frais du parti", a même été jusqu'à écrire KCNA.

 

Près de deux ans après l'accession au pouvoir de Kim Jong-Un, âgé d'une trentaine d'années, cette purge au sommet devrait lui permettre de resserrer les rangs autour de lui face à la Corée du Sud et aux Occidentaux qui accusent Pyongyang de mettre au point des missiles intercontinentaux à capacité nucléaire, avancent des experts.

Un stage de "rééducation" en 2004

Kim Jong-Un a succédé à son père Kim Jong-Il à la mort de ce dernier en décembre 2011. Kim Jong-Il présidait lui-même aux destinées de la Corée communiste depuis le décès en 1994 de son père Kim il-Sung, fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) en 1948. Époux de la sœur de Kim Jong-Il, Jang Song-Thaek était vice-président de la Commission de défense nationale, considérée comme l'organe de décision le plus puissant du pays.

Des rumeurs avaient déjà évoqué sa disgrâce en 2009, 2010 et 2011. En 2004, il avait été contraint à une longue "rééducation" dans une aciérie après avoir été accusé de corruption, un procédé habituel dans les jeux de pouvoir en Corée du Nord, avant de revenir sur le devant de la scène l'année suivante.

Une instabilité à craindre dans le pays

 

Cette semaine, la télévision d'Etat avait montré des photos de lui extirpé de force de son siège à une réunion par deux policiers, une humiliation publique extrêmement rare. Il avait considérablement étendu son influence après l'attaque cérébrale de Kim Jong-Il en 2008, puis à sa mort trois ans plus tard. Les médias de Corée du Nord ont encouragé mardi la population à s'unir autour de son dirigeant Kim Jong-Un, à l'instar du quotidien Rodong Sinmun, qui a averti que la Corée du Nord "ne pardonne jamais aux traîtres".

Des analystes avaient à cet égard estimé que le soudain limogeage du numéro deux officieux du régime était susceptible de provoquer une instabilité dans ce pays.

 

(Photo : vLe dirigeant nord-coréen Kim Jong-un (à droite) et son oncle Jang Song-thaek (à gauche) lors d'une parade officielle au début du mois de décembre.

 

(Photo : Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un (à droite) et son oncle Jang Song-thaek (à gauche) lors d'une parade officielle au début du mois de décembre. AP)

 

Source :  Le HuffPost /AFP

 

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