Mandela: des milliers de Sud-Africains en route pour la cérémonie d’adieu

Sud-Africains et étrangers commencent à affluer en masse ce mardi matin au stade Soccer City de Soweto, où 80.000 personnes sont attendues pour une cérémonie historique d'adieu à l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, décédé jeudi soir à l'âge de 95 ans.

Plusieurs milliers de personnes attendaient devant le stade vers 06H45 (04H450 GMT) sous la pluie. Brandissant des drapeaux sud-africains, enveloppés dans des couvertures ou des étoffes jaunes et verts avec les mots "Mandela pour toujours". Certains dansaient sous leurs parapluies, chantant "Le fils est parti" ou "Mandela ne dort pas, il est juste à genoux".
Les portes de Soccer City, ont ouvert vers 06H30 (04H30 GMT) avec une demi-heure de retard. Les autorités ont annoncé qu'elles dirigeraient la foule vers d'autres stades de l'agglomération une fois qu'il serait plein.
La cérémonie, diffusée dans le monde entier, ne doit commencer qu'à 11H00 (09H00 GMT). Elle durera quatre heures. Une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement y sont attendus, avec des dizaines de personnalités du monde de la culture et des arts, et bien sûr une foule d'anonymes, tous unis par leur admiration et le respect pour le père de la "Nation arc-en-ciel".
Quelques centaines de personnes attendaient à l'aube à Park Station, la gare centrale de Johannesburg, le train –gratuit pour l'occasion– devant les conduire au stade, chantant "Shosholoza", un chant rappelant les voyages en train vers les mines d'or. Certains encore à moitié endormis, d'autres inquiets de ne pas avoir de place. D'autres venaient en bus –gratuits eux aussi.
A l'arrivée, ils étaient accueillis par un chaleureux "Bienvenue! Soyez tous les bienvenus! Viva Tata Madiba, Viva!" par haut-parleur. La foule répondait "Viva!", comme dans les meetings de l'ANC, le parti au pouvoir dont Nelson Mandela, appelé affectueusement Madiba, son nom de clan, ou Tata (le père), fut le plus célèbre dirigeant.
De Mandela, Fola Folowosele, un Nigérian de 27 ans qui était à Johannesburg pour rendre visite à des amis, a dit dans le train qu'il était "sans doute le plus grand fils de l'Afrique". "C'est une expérience unique dans sa vie" d'assister à une telle cérémonie, a-t-il ajouté.
"Les Blancs ne savent pas toujours ce par quoi les gens sont passés pendant la lutte contre l'apartheid", a estimé de son côté Marcel Boezaart, un Afrikaner de 26 ans, dans le même train. "Je vais à la cérémonie pour rejoindre le sentiment national, pour sortir de ma bulle", a-t-il relevé, alors que les Sud-Africains, Noirs et Blancs, vivent toujours des vies très séparées près de vingt ans après la fin de l'apartheid.
A la tribune, les présidents américain Barack Obama et cubain Raul Castro mettront leurs différends entre parenthèses pour saluer la mémoire de Nelson Mandela. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, le président sud-africain Jacob Zuma et les dirigeants de pays émergents (Brésil, Chine, Inde) figurent aussi sur la liste des orateurs.
Leurs discours seront précédés du témoignage d'Andrew Mlangeni, qui fut détenu pendant de longues années avec Nelson Mandela sur l'île-bagne de Robben Island sous le régime d'apartheid, et des interventions de membres de la famille.
Tous devraient saluer le parcours exemplaire d'un homme qui a passé vingt-sept ans en prison pour avoir combattu la ségrégation raciale dans son pays avant de négocier une transition pacifique parachevée par son élection à la présidence, en 1994. Une fois au pouvoir, le champion de la lutte pour l'égalité s'est mué en grand réconciliateur, multipliant les gestes de pardon envers ses anciens oppresseurs blancs.
Après la cérémonie d'hommage officiel, mardi, la dépouille du héros national sera exposée pendant trois jours au siège du gouvernement à Pretoria, des processions étant prévues chaque matin dans les rues de la capitale.
Elle sera transférée samedi vers le petit village de Qunu, dans le sud-est rural du pays, la terre des ancêtres Xhosas de Mandela. C'est là qu'il sera enterré dimanche aux côtés de trois de ses enfants, lors d'une cérémonie traditionnelle, mêlant le culte chrétien et le rite xhosa.

Source  :  AFP via El Watan le 10/12/2013{jcomments on}

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