Une grande évolution dans la nullité

Le rideau a été tiré très tardivement sur le premier tour des élections municipales et législatives organisées, sans campagne électorale sur des programmes, avec deux années de retard, et boycottés, par quatre grands partis de l’opposition, en raison de l’absence de "garanties de transparence" disent-ils.

Je dis très tardivement parce que les résultats n’ont été proclamés officiellement par la CENI que le 3 décembre. Un retard qui ne s’explique pas par la "complexité du scrutin", comme on a voulu nous le faire croire.

C’est vrai qu’il y a quatre types de listes cette année, avec la nouvelle liste nationale des femmes, mais il y en avait déjà 3 en 2006, et les résultats avaient été annoncés la soirée de la fin des votes.
Un si grand écart dans la proclamation des résultats en 2013, ne se justifie pas, surtout que le nombre des inscrits et le taux de participation n’ont pas sensiblement évolués (1.067.000 inscrits en 2006, 1.189.000 en 2013 ; un taux de participation de 73% en 2006, et de 75% en 2013).
S’il y a eu une grande évolution, c’est bien dans la nullité. Et c’est dommage, avec 107.746 bulletins nuls en 2006 et plus de 270.000 en 2013.
Les "64" partis politiques qui ont participé aux scrutins ont pratiquement tous critiqué la CENI. A lui seul, le parti au pouvoir (UPR) a présenté 39 recours. Je vous épargne les griefs avancés par nos Talibans éclairés, par notre Messaoud National et par bien d’autres, dont j’exclus les partis-troubadours. Tawassoul le parti des islamistes s’est distingué, visant plus haut, en indexant l’ingérence du pouvoir.
Le premier tour a conforté la domination de l’UPR qui donne un bon signe de préparation pour la présidentielle de 2014 qui sera boycotté par les boycottistes et dont l’issue est maintenant connue par les participationnistes aux scrutins de novembre.
L’UPR a raflé à lui seul, 92 municipalités et 53 sièges de députés sur les 147, mais va devoir batailler au second tour (prévu le 7 décembre et reporté au 21 ), pour 30 sièges parlementaires et 55 conseils municipaux restants.
Ce parti a eu quelques désagréables surprises. Il a été mis en déroute ou acculé à un second tour dans presque toutes les capitales régionales, sauf à Akjoujt et Tidjikja.
Ceux qui se gargarisaient que leurs terroirs étaient de solides bases-arrières du "changement constructif", affirmant que "l’enfer, c’est les autres" doivent maintenant s’expliquer.
L’opposition qui participé aux scrutins a démontré ses limites. Au premier tour, elle a conquis une douzaine de mairies sur les 218 et seulement 31 sièges de députés ce qui fait qu’elle restera, comme elle l’était, insignifiante dans la balance.
Les scrutins ont aussi conforté des assises populaires réelles ou circonstancielles pour moins d’une dizaine de partis politiques, principalement l’UPR, suivi de Tawassoul (Islamistes modérés) du Wiam, de l’APP, et dans un moindre mesure pour l’UDP, le Sursaut, Al Karama, l’AJD/MR et le PUD.
Plus de 50 partis politiques auront joué aux figurants et doivent tirer la conclusion comme quoi ils ne sont pas faits pour la politique, qui n’est pas non plus faite pour eux, car les électeurs ne veulent pas d’eux.
Après les élections de 2006, j’avais proposé aux partis désavoués par les électeurs de prospecter des crénaux porteurs. J’avais proposé la quincaillerie et le maraichage. Je renouvelle cette proposition. Elle s’adresse à ceux qui ont échoué à obtenir un minimum de voix et ceux qui ne sont pas présentés cette année pour éviter l’humiliation.
Jusqu’à quand vont-ils continuer à jouer aux bouffons et les électeurs, à leur renouveler le mépris?

IOMS

Source  :  Tahalil Hebdo le 08/12/2013{jcomments on}

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