Ailleurs, sur Face book, certains n’hésitent pas à appeler le quartier sud d’Atar ou Kenewal sous le sobriquet : « camp naval ou camp noël ». Cet amalgame et déviation de nom est né à la suite de la publication le 10 Mars 1992 dans le numéro 45 de la revue Mauritanie Demain, d’un article intitulé « Atar dans le collimateur » .
L’auteur y évoque un duel « fratricide » entre les partis politiques RDU et PRDS sur fond de boycott de l’opposition ( comme ce qui se passe aujourd’hui ) et y compare (avec humour ,il est vrai maladroit) tous les quartiers d’Atar à des camps de réfugiés, tant l’état de pauvreté dans lequel végètent les populations est alarmant .Il y écrit notamment : « Chose n’est pas impossible si l’on sait que rien n’a été ménagé par le PRDS pour rallier à sa cause et à ses candidats tous les refugiés des camps traditionnels délaissés à leur propre compte jusque là : Le camp naval (Kenewal) ,le camp d’Amérique ( Aghnomrit) , le camp Casbah ( Garn El Gasba) , le camp des mariés( candemarié) , le camp de M’Barka, de Toueyvindé, de R’Gueyg, de R’Gueyba et au delà. Tissu, argent, blé, groupes électrogènes, lait, magnétophones, boubous, voiles, turbans. Rien n’a été oublié. Intimidation, opérations de charme, ré conciliabules, tout a été préparé ». Que celles ou ceux qui ont déduit de ce passage que les noms de Kenewal et Aghnomrit sont d’origine française : camp naval parfois Noel ou camp d’Amérique, se détrompent. Ils doivent corriger et se corriger. Kenewal et Aghnomrit sont des noms berbères comme ceux des localités qui leur sont environnantes : Atar, Tizikine, Tineré, Azougui, Agni, Toumleiline, N’varech etc.Ils ont existé et rayonné (cités dans plusieurs poèmes, récits et contes populaires) des siècles, bien avant l’arrivée et installation des Français en Adrar (1909-1932). Voici l’intégralité de l’article en question :
« Législatives : Atar dans le collimateur : Tous les regards sont aujourd’hui tournés vers la capitale de la Wilaya de l’Adrar, Atar, lieu d’origine du président de la République et fief du parti de son cousin et éventuel Challenger M. Ahmed Ould Sidi Baba. La campagne électorale parlementaire qui s’y déroule présentement suscite beaucoup de commentaires et intéresse bon nombre de citoyens. D’abord les natifs de la ville concernés au premier chef par l’avenir de leur bled et en conséquence par la personne qui demain portera leurs voix et doléances à l’assemblée parlementaire. D’aucuns parmi eux sont revenus au bercail pour faire campagne ou soutenir tel ou tel candidat. Certains commandent à distance les démarches, tractations et conduites à suivre que leurs représentants sur place exécutent avec zèle. Les derniers impuissants, commentent, s’interrogent ou accusent sans pouvoir participer plus directement à la fête. Ensuite, il y’a les autres Mauritaniens qui ne se sentent pas moins concernés par ce qui se passe à Atar : L’enjeu des élections législatives dans cette localité dépasse le simple choix du citoyen autochtone. Il affecte la politique de tout un pays. En effet, quoique plusieurs partis politiques se soient retirés de la compétition avant terme (du processus annoncé et programmé par le CMSN), la bataille politique continue malgré tout. C’est du moins ce que nous constatons même si la tarte a perdu de sa saveur. Les partis qui ont accepté de jouer le jeu en poursuivant leur engagement sur la voie de la participation semblent vouloir signifier à qui veut bien les croire qu’ils ne sont pas acquis au pouvoir en place. De ces partis le RDU semble être une illustration. Ses responsables ont toujours cherché – sans arriver à convaincre- à baliser une ligne de démarcation entre leur parti et son encombrant cadet le PRDS ou parti du pouvoir actuel. En vain ! Le dernier rempart qui a fait voler en éclat les espoirs de ceux qui misaient encore sur la singularité du RDU est rompu lorsque ce parti s’est rangé dans le front anti-Daddah, lors des élections présidentielles. Reste que tant qu’il y’a vie, il y’a de l’espoir et ces responsables n’hésitent pas à considérer aujourd’hui la position d’hier dictée par une situation conjoncturelle transitoire. Voilà que cette transition a conduit aux élections parlementaires et voilà que le terrain politique est dégagé par l’expulsion ou le départ volontaire de l’opposition déclarée (camp Daddah). Peut-on savoir si le RDU et le PRDS font deux ? Le débat est vieux et risque d’être long. Cependant, nous serions dupes si nous feignons ignorer cette nouvelle donne : Pour Atar, le PRDS a sélectionné, encouragé et est entrain d’imposer par tous les moyens (qu’il sait manipuler) deux candidats de taille pour barrer la route à ceux du RDU. N’est ce pas de bonnes manières pour gratifier les amis d’hier ? Peut être ! Toujours est il que certains observateurs estiment que derrière cette demande du Part-Etat se cache un scénario classique, simulant des compétitions à « haut risque » à l’image de celles qui se déroulent dans tous les chefs lieux de région. D’autres analystes y voient par contre une manœuvre tendant à écarter de la scène politique un homme qui devient de plus gênant pour le pouvoir central. Va-t-on donc assister à l’éviction d’Ahmed Ould Sidi Baba sur son propre terrain comme nous avons constaté l’élimination d’Ahmed Ould Daddah, un mois plutôt sur un tout autre terrain ? Chose n’est pas impossible si l’on sait que rien n’a été ménagé par le PRDS pour rallier à sa cause et à ses candidats tous les refugiés des camps traditionnels délaissés à leur propre compte jusque là : Le camp naval (Kenewal) ,le camp d’Amérique ( Aghnomrit) , le camp Casbah ( Garn El Gasba) , le camp des mariés( candemarié) , le camp de M’Barka, de Toueyvindé, de R’Gueyg, de R’Gueyba et au delà. Tissu, argent, blé, groupes électrogènes, lait, magnétophones, boubous, voiles, turbans. Rien n’a été oublié. Intimidation, opérations de charme, réconciliables, tout a été préparé. Le RDU de son coté, n’est pas en reste. Ses moyens semblent cependant limités. En tout cas la bataille qui oppose le RDU au PRDS dans la ville-mère reste déterminante pour l’avenir des deux partis et de leurs dirigeants. D’une part, si le RDU échoue dans son propre fief cela compromettrait gravement sa stratégie, son programme d’action et diminuerait de sa crédibilité. D’autre part, si les habitants d’Atar ne se rangent pas sous la bannière PRDS cela équivaudrait à désavouer l’actuel chef de l’Etat soutenu ailleurs par les gens de Boutilimit et Boghé. Mais à Atar, il n’y’a pas que le RDU ou le PRDS, le PMR lui aussi est bien implanté et ses candidats sont soutenus par une bonne frange de la population. Leur présence dans cette compétition favorisera une répartition de voix nécessaire à accréditer un système démocratique en mal d’acceptation. Quant aux mécontents du PRDS, ils se sont constitués en « indépendants ». Leur part du gâteau ne leur coulera pas entre les mains. La démocratie c’est ça aussi. »
ELY SALEM KHAYAR
Source : Adrar Info le 01/12/2013{jcomments on}
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