Les festivités commémoratives du pèlerinage de la tristement célèbre localité d’Inal seront célébrées, ce 28 novembre 2013, à Nouakchott.
C’est ce qu’a indiqué, ce mercredi, le président du collectif des victimes de la répression militaire ( Covire), M Kane Mamadou, au cours d’un point de presse, organisée ce mercredi à l’ilot M. Entouré du vice-président des Flam, Ibra Mifo Sow, du président de Kawtal Guendi, Djibi Sow, de la porte-parole des veuves des militaires victimes d’exécutions extrajudiciaires perpétrées sous « le régime raciste de Ould Taya », Aissata Diary Sall, du président du collectif des orphelins, Lamtoro Camara, du président de Touche pas à ma nationalité (TPN), Alassane Dia et de quelques représentants des 22 organisations de défense des droits humains, solidaires avec les victimes, le président Kane a expliqué que le contexte politique actuel n’est pas favorable à un voyage à Inal pour prier sur les fosses communes, identifiées, lors du dernier pèlerinage de 2012.
C’est la raison pour laquelle, Covire et ses soutiens ont décidé de commémorer la triste nuit du 27 au 28 novembre 1990 au cours de laquelle, la soldatesque raciste d’Ould Taya a exécuté 28 soldats négro-africains, pour célébrer à leur manière, la fête de l’indépendance. Outre le point de presse, les organisations de défense des victimes organisent, le jeudi 28 novembre, un meeting près de la mosquée de Qatar, située à El Mina. Le président de COVIRE a fait avoir que le voyage est prévu en décembre prochain et que les organisations de défense des victimes envisagent, au cours de ce voyage d’édifier un mémorial pour leurs martyrs. Poursuivant son propos, le président Mamadou Kane, ex-lieutenant, rescapé lui-même de ces massacres, a laissé entendre que tout en restant disposé à rechercher, avec les autorités en place une solution consensuelle, elles continuent à dénoncer l’opacité dans laquelle s’est déroulée ce que d’aucuns appellent le règlement du passif humanitaire, le protocole signé à la sauvette avec les veuves etc. Le président Kane a signalé que le règlement n’a concerné que 1737 ayant-droits, des rescapés militaires et 971 civils. Le président de Covire a également rappelé que le règlement du douloureux dossier dit passif humanitaire entre, pour l’ensemble des organisations dans le contexte général du règlement de la question de la cohabitation en Mauritanie, et c’est dans cette optique que les organisations de défense des droits de l’homme sont en train de préparer un important plaidoyer à l’endroit des pouvoirs publics qui ont , non seulement ratifié les instruments juridiques internationaux, mais aussi pris la décision, en 2012 de cartographier les sépultures.
Prenant la parole, à son tour, la porte parole des veuves, Aissata Diary Sall a rappelé le combat que mènent les veuves depuis 1989 pour que les victimes soient rétablies dans leurs droits, ce qui pour elle doit passer impérativement, indique-t-elle, par la traduction devant des tribunaux des bourreaux qui se promènent, de nos jours, sans être inquiétés. Il faut un devoir de justice pour mettre, à l’abri, toutes les composantes ethniques de la Mauritanie, pour que plus jamais ça ne recommence. La porte-parole des veuves a indiqué qu’à l’occasion de la commémoration du pèlerinage d’Inal, une exposition des photos des victimes de la répression sera organisée le 28 novembre, à partir de 10 heures, dans les locaux du Fonadh. Dans un communiqué distribué à la presse, les organisations de défense des victimes réitèrent leur demande de voir abrogée la « loi scélérate d’amnistie de 1993 » protégeant les bourreaux, l’édification d’un mémorial à Inal, la cartographie des sépultures, l’adoption des enfants des martyrs comme pupilles de la Nation, le respect des normes de la justice transitionnelle, la mise en place d’une commission indépendante et autonome pour le règlement définitif des violations graves des droits humains et l’indemnisation adéquate des victimes et ayants-droits. Signalons qu’au cours de ce point de presse, le président du collectif des orphelins a annoncé une marche, pour le 6 décembre prochain. Le point de ralliement des orphelins est fixé au terrain de la BMD et le point de chute, les grilles de la présidence de la République.
Source : Le Calame le 27/11/2013{jcomments on}
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