La seule raison qui puisse justifier cette attaque du pouvoir contre son propre parti qui fit tant de mécontents à l’UPR au moment des parachutages, c’est de ne pas avoir une majorité absolue à l’assemblée. Il n’y a pas de doute là-dessus et on peut facilement prendre le pari.
Dans les hautes sphères de l’azizanie, on a compris que seule une victoire modérée ou une défaite respectable peut donner au pouvoir une certaine crédibilité sinon l’opposition se fera un plaisir de crier au trucage via l’achat des consciences et trafics d’influence sans parler de l’hypothétique reste indémontrable. Une victoire totale de l’UPR serait une catastrophe d’où le plan à deux volets : soit une victoire modérée des partis de la majorité où l’UPR, inévitable, serait condamnée à faire une alliance avec les aigris partis rejoindre les partis satellites sans couper le cordon ombilical soit carrément une défaite relative où l’UPR pourrait même faire alliance avec un parti de l’ex-opposition radicale à savoir Tawassoul, le parti qui a gazré la religion de la république.
Ce qui est sûr, c’est que tout a été fait pour en arriver à ce genre de jeu de sorte à avoir à l’assemblée l’UPR comme première force mais pas majoritaire afin que le jeu démocratique soit le plus animé possible en attendant le jour où le pouvoir aura à subir ou pourra se permettre d'avoir une opposition majoritaire.
Le pouvoir a besoin de Tawassoul et lui en saura toujours gré pour longtemps d’avoir participé à ses élections même s’il n’a pas fallu trop les pousser vu l’appât du gain à savoir devenir, qui sait, la première force de l’opposition. Aussi le pouvoir trouvera une formule pour garder Tawassoul dans la course au pouvoir dans l’assemblée.
Vu le peu de députés hratines surtout dans des partis comme l’APP, le pouvoir se doit aussi via ses élections de donner aux hratines un parti "fort" pour contrer le bruit de Birame à l’extérieur car avoir à disposition un janissaire comme Messoud avec 4 députés, dont il ne lui reste que deux, ce n’est pas très crédible. Aziz peut-il se passer de Messoud ? Certainement pas car Messoud représente le bon hartani de souche qui revendique son identité arabe quand le Bodiel est un peu trop caviardé pour contrer Birame. Bodiel n’a-t-il pas dit qu’il y a hartani et hartani ? Messoud représentant toujours la version 1.0.
La république militaire de Mauritanie est en train de mettre au four la démocratie ou la démocrassie, c’est selon ; elle est en train de la manipuler comme un forgeron manipule le fer bien tendre par les temps qui courent ou plutôt comme l’artisan manipule le bois qu’il sculpte comme il veut. Ce n’est pas plus mal vu la classe politique fatiguée et fatigante mais ce qui pousse derrière n’est pas ce qu’il y a de mieux quand on voit ce que le pouvoir appelle la relève à savoir quelques jeunes loups aux dents longues ayant baigné dans la soif de gabegie et qui d’ailleurs n’ont rien trouvé de mieux à faire pour la plupart que de se présenter sous l’étendard de partis néo-PRDS, faussement opposés à Aziz ou carrément courent-il applaudir Aziz.
Si c'est cela la relève, ça promet. En vérité le pouvoir azizien est en train de tout recomposer pour créer de nouveaux riches qui lui doivent tout, de faux jeunes déjà vieux dans l'exercice de la politique. Le premier cercle du pouvoir a décimé l’opposition, atomisé le commandement militaire, le voilà maintenant qui diminue le pouvoir de leur parti. Tout désormais est poussière face au pouvoir. Que feront-ils de cette poussière ? De la fumée de hauts-fourneaux constructifs ou du vent au pays du million de girouettes ?
Vlane A.O.S.A.
Source : Chez Vlane le 21/11/2013{jcomments on}
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