Rosso : Les favoris des législatives et municipales

Après le coup-bas de l’UPR qui a mis hors-jeu Yérim Fassa, maire sortant, les pronostics donnent trois favoris à la municipalité de Rosso.

 

C’est, en tout cas, la tendance qui se dégage, à l’ouverture de la campagne électorale, ce vendredi 8 novembre 2013. C’est aussi le constat de plusieurs observateurs de la scène politique locale.

Bombe Ould Daramane est le champion de l’UPR. Né à Rosso, en 1970, il y suit son cursus scolaire, parachevé par un baccalauréat bilingue série lettres modernes, en 1991, suivi d’un DEUG, en 1993 ; d’une maîtrise, en 1995, et d’un DEA, en 1999. Recruté à la BNM, en 2001, Ould Daramane a vite gravi les échelons de cette institution financière. L’homme a beaucoup de qualités et parler de lui n’est pas chose aisée. Il bénéficie d’un électorat consistant que lui et son groupe ont minutieusement préparé, sous la houlette du puissant sénateur Mohamed El Hassen Ould El Hadj, dit Mohcen. Il bénéficie, aussi, d’un énorme élan de sympathie, au sein des tribus autochtones de Rosso. Son slogan de campagne en dit long : « Rosso se lève avec la bonne relève ». Difficile activité que tenter de cerner une personne dont les aptitudes sont reconnues de tous, dans une belle unanimité ! Bombe passe, en tout temps et en toute occasion, pour un être placide, réjouissant, de négoce commode et à la prodigalité qui fait mouche. Certains observateurs le donnent favori tandis que d’autres le donnent au coude à coude avec Sidi Mohamed Diarra.

Sidi Mohamed Diarra, candidat du parti El Wiam, aussi bien aux municipales qu’aux législatives, est aussi un fils du terroir, de la même génération que son concurrent Daramane. Il mise beaucoup sur l’action sociale qu’il a entreprise, à Rosso, bien avant de faire connaître ses ambitions politiques. Il aurait, selon certaines sources, bien travaillé dans les villages environnants de Rosso mais attention aux volte-faces de dernière minute ! C’est ce qui fait dire, à certains observateurs de la scène politique locale, que, s’il n’est pas le favori, il rivalise, en tout cas, avec ses deux adversaires politiques, Bombe Ould Daramane, de l’UPR, et Brahim Ould Bandjougou, de l’APP.

Ce dernier n’est pas en reste, quand on sait qu’il est candidat d’un parti dont les militants sont les plus stables et les plus disciplinés de tous les partis politiques du pays. Mais il risque d’être handicapé par le traditionnel électorat de Sidi Ould Messaoud, ancien porte-drapeau de l’APP à Rosso et dont le beau-fils, Sidi Mohamed Diarra, également candidat, comme on vient de le rappeler, aurait, selon certaines informations, réussi à grignoter quelque peu de ce traditionnel électorat APP. Resté longtemps hors du pays, Brahim est moins connu que les deux premiers mais son parti peut, grâce à la classique politique du porte-à-porte, l’aider à surprendre ou dans le pire des cas, à se retrouver en troisième position, à l’issue du premier tour. Quoiqu’il en soit, la force de l’électorat APP n’est plus à prouver, tout le monde admet que ce parti est bien représenté et bien structuré à Rosso.

Il y a aussi les islamistes. En effet, ces barbus, bien organisés, peuvent faire mal à leurs adversaires. Le candidat de Tawassoul, Cheikh Abdallahi Ould Meïssara, enseignant de son état, disposerait, selon certaines sources, d’un électorat non négligeable à Rosso et environs, suite au travail de fond et de longue haleine accompli par son parti.

 

Les législatives

Nombreux sont les candidats à la députation de Rosso mais deux, seulement et d’un seul parti, seront retenus, si leur électorat dépasse cinquante pour cent, au premier tour ; dans le cas contraire, un second tour s’imposera. Qui seront les heureux élus ? Seules les urnes nous le diront. En attendant, nous allons tenter de donner un pronostic, basé sur notre propre vision. Elle est loin d’être scientifique mais pas forcément erronée.

Combatif, Sidi Diarra mène la danse sur deux fronts : il est à couteaux tirés, avec Bombe Ould Daramane, pour la mairie de Rosso, mais, aussi, sur le ring législatif, avec Moussa Guèye Diop (UPR), Brahim Fall (APP), Hamidou Diallo de Tawassoul et, surtout, Lemina Mint Bouceif (Sursaut), fille de la députée RFD sortante, Mah Mint Semette. Dans ce tohu-bohu de bras de fer, Lemina, encore méconnue du public – jeunesse oblige, la femme est née en 1982 ; la trentaine à peine révolue, donc –fera-t-elle vaciller la balance en sa faveur ? C’est une des rares femmes candidates à Rosso et elle peut, aussi, bénéficier de l’électorat de sa maman dont le parti (RFD) boycotte ces élections. Elle aura, certainement, à mettre en avant sa culture et ses références universitaires, pour se faire une réelle place, au milieu de ses adversaires dont Moussa Diop (UPR), un des plus sérieux postulants. Celui-ci, a, pour lui, gentillesse, discrétion et popularité grandissante, en position de force, partagée avec Brahim Fall, de l’APP, et Sidi Diarra. Les habitants de Rosso assisteront donc à de belles empoignades électorales, déjà enflammées à l’ouverture de la campagne. Qui, de Moussa, Brahim, Sidi ou Lemina, sortira du lot ? Difficile à dire quand on sait que chacun de ces candidats est déterminé à faire passer sa liste au premier tour. En tout cas, chacun d’eux a le capital humain qu’il faut, tandis que les volte-faces de dernière minute et les listes des outsiders, comme Adema, peuvent susciter de bien désagréables surprises…

Jiddou Hamoud

CP Rosso

Source  :  Le Calame le 13/11/2013{jcomments on}

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