Une vidéo prise sur la plage de Sousse juste après l’attentat-suicide circule sur le web, on y voit le corps déchiqueté du kamikaze et des personnes qui le prennent en photo en rigolant. La scène est surréaliste! Alors que les actes terroristes se suivent, sur les réseaux sociaux l’humour prévaut. Mais peut-on rire de tout ? Y compris de situations aussi dramatiques?
L’humour aide à dédramatiser une situation tragique et à la rendre plus supportable. Il s’agit en effet d’un moyen de libérer les angoisses et de triompher de la peur. Dans l’ouvrage “Le lien et quelques-unes de ses figures”, l’auteur, François Marty explique que “l’essence de l’humour c’est d’“obtenir du plaisir là où nous devrions succomber au désespoir.”
Pour le philosophe André Comte-Sponville: “Il y a du tragique dans l’humour, mais c’est un tragique qui refuse de se prendre au sérieux”. Le sérieux étant pour lui “la situation intermédiaire entre le désespoir et la futilité”. L’humour ne serait donc ni un refoulement de la réalité ni un déni mais un mécanisme de défense. Pour Freud, père de la psychanalyse, c’est un constat de la dure réalité et une acceptation de celle-ci, pour ne pas en être la victime.
En Tunisie, c’est désormais une habitude. À chaque fois que la situation se corse, c’est une explosion de blagues et autres jeux de mots humoristiques sur les réseaux sociaux, au risque d'oublier, voire banaliser, la gravité des faits. “Mieux vaut rire que pleurer”, dit le proverbe. Les Tunisiens l’ont bien compris.
Sarah Ben Hamadi
Source : HuffPost Maggreb
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