Et puis les 48 partis en lice lorgnent déjà du côté de l'enrôlement qui n'a réussi qu'à recenser plus de 2 millions de mauritaniens dont la moitié seulement détiendrait la carte d'identité pour pouvoir accomplir leur devoir de citoyen. Ajouter à cela un climat délétère au sein de l'UPR la partie est loin d'être gagnée par le président mauritanien.
Des élections législatives et municipales à quelques mois des présidentielles de 2014.Un paradoxe mauritanien que Ould Aziz assume jusqu'au bout pour montrer qu'il est encore le maître du jeu politique malgré les vives protestations de l'opposition qui entendent faire de la marche du 6 novembre prochain à Nouakchott l'étape ultime pour « faire échouer la mascarade électorale du 23 novembre prochain ».Une tension supplémentaire au climat délétère au sein de l'UPR qui apparemment a mal négocié le virage des listes candidates avant sa clôture le 24 octobre dernier.Les mécontents donnent de la voix pour gêner la suite de la campagne avant l'heure de vérité et certains appellent à voter contre les candidats choisis par le parti tandis que d'autres se rallient aux camps opposés. La majorité s'est ainsi mise à dos ses militants et cadres du parti lesquels reprochent aux différentes commissions le choix de certaines personnes par rapport à la tribu ou leurs relations avec des ministres dont la plupart sont eux-mêmes candidats à la députation érigeant ainsi une forteresse pour gêner les têtes fortes d'où qu'elles viennent. Ce sont les femmes qui en subissent les frais.
Malgré cette autoflagellation dans son propre camp Ould Aziz maintient son calendrier électoral et ne prête aucune attention aux appels du président de l'assemblée nationale et leader de l'APP à reporter le scrutin qui revient finalement cher au contribuable mauritanien qui devra débourser près de 4 milliards d'ouguiya sans être sûr de se rendre aux urnes étant donné que plus d'un million seulement d'enrôlés détiennent leur ticket d'électeur. Ce qui est largement insuffisant pour la crédibilité des élections. A cela s'est ajouté le boycott de l'opposition. Le chef de file des dialoguistes et médiateur invétéré entre le pouvoir et l'opposition le président de l'APP Ould Boulkheir serait favorable comme les chefs de la COD à un audit préalable de l'Etat-civil et du fichier électoral. Il déplore notamment la volonté politique du régime de Ould Aziz d'exclure les négro mauritaniens de ces élections comme en témoigne la circoncription de Sélibaby dans le sud du pays la plus peuplée avec 140 000 habitants disposant de 4 députés et qui à ce jour n'a que 40 000 potentiellement inscrits par le RAVEL. Tout laisse penser que le premier tour de novembre prochain ne sera pas facile pour Ould Aziz qui risque d'être rattrapé par les derniers rebondissements de l'UPR qui font état de beaucoup de trafics d'influence notamment des ministres ou des candidats à leur propre succession ou très influents au plan tribal. Ce vent de panique qui souffle dans la majorité résulte du fait que c'est la première fois que le parti se présente devant les électeurs. Un test de grandeur nature pour le pouvoir en place depuis juillet 2009. A croire que l'UPR avait pris une grande avance sur ces concurrents surtout qu'il utilise non seulement l'argent du trésor public pour sa campagne mais aussi les médias publics. Pourvu que les électeurs fassent le bon choix dans les isoloirs le jour J. Sinon le locataire du palais de Nouakchott pourrait faire face à une désagréable surprise qui arrangerait une bonne partie des pro de l'ancien régime Ould Taya dont un des barons de l'ex PRDS Ould Houmeid d'El WIAM qui a le vent en poupe.
Bakala Kane
Reçu à Kassataya le 30 octobre 2013
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