Lettre ouverte à mon grand-frère Amadou Tidjane Lassana Diagana

Répondant à la proposition de certains militants de l’Ajd/mr et d’autres ressortissants de notre chère cité, tu as accepté de briguer la mairie de Kaëdi. J’en suis profondément heureux !

 

C’est surtout comme enfant de Dimbé, contraint depuis quelques années à se désoler de la déliquescence de notre berceau que je le suis. Car notre ville, et tu as posé le bon diagnostic, souffre d’un tel abandon, que plus que de simples retouches cosmétiques, a besoin d’un changement en profondeur et ce à tous les niveaux. Je suis bien heureux qu’un homme de terrain comme toi aux mains propres, sous les couleurs d’un parti (l’Ajd-mr), qui n’est en rien mêlé à la gestion catastrophique que connait notre ville depuis des décennies, puisse incarner le changement tant attendu.

Notre différence générationnelle a fait que je t’ai connu très peu dans le temps, mais des circonstances particulières ont fait croiser nos chemins et m’ont amené à te connaître intensément. Eh oui mon cher grand-frère, les hommes limpides et droits ne s’embarrassent pas du paravent de la complexité, et se laissent apprécier facilement. Et tu es un homme limpide et droit. J’ai pu en faire l’heureux constat quand, en 1994, Secrétaire général du Noyau Central de Nouakchott pour la préparation du SERJK (Séminaire d’Etude et de Réflexion des Jeunes de Kaëdi), j’eus la chance de t’avoir comme président. Pendant les deux années de préparation de cet événement, et les quelques mois de gestion de la crise qui en fut issue, nous avons travaillé ensemble pour le bien de notre ville. J’ai découvert d’abord un homme totalement dévoué à la ville que j’aime le plus au monde. J’ai vu un soir d’août 1994…un homme souffrant d’un terrible mal de ventre, faire le sacrifice d’animer chez lui une réunion de crise à deux heures du matin. Et je me demandais bien ce qui pouvait tant mobiliser un homme dans un travail totalement bénévole, si ce n’est l’amour de sa ville. J’étais jeune et j’avoue, inexpérimenté ; et je t’ai vu travailler avec acharnement, rigueur et méthode pour servir la jeunesse de notre ville. Si bien que quand il a fallu que je te remplace pendant deux mois durant lesquels tu devais dans l’urgence aller au Mali, j’eus la peur de ma vie de devoir assumer une telle charge. Mais en grand-frère bienveillant, mais surtout en vrai professionnel, tu avais préparé à mon attention une feuille de route tellement précise et lisible, que nul parmi nos camarades du bureau, tous beaucoup plus âgés que moi, n’eut à redire de ma façon de gérer cet intérim. Quand on a 25 ans et qu’on est amené à porter une telle charge, on n’oublie pas ce genre de facilitation.

L’enfant de Dimbé que je suis ne peut qu’être heureux de cette candidature de changement et d’espoir. Car je sais que maire de Kaëdi, tu ne compteras ni ton temps, ni ton énergie pour remettre notre chère ville sur la bonne voie. L’enfant de Dimbé que je suis, nostalgique du « temps insouciant des nénuphars », temps de prospérité, mais surtout temps fleuri de diversité et d’entente, ne peut qu’applaudir des deux mains la candidature de l’homme de consensus que j’ai connu. Car je sais que maire de Kaëdi, tu seras kaëdien, et seulement kaëdien. Tu auras à cœur de préserver et renforcer ce que nous avons de plus précieux : notre communauté de destin, notre unité dans toute sa riche diversité. L’enfant de Dimbé que je suis, réduit à l’amertume de voir sa ville sans projet, donc sans ambition, ne peut que se réjouir de la candidature de l’esprit visionnaire et planificateur que tu es. Car je sais que maire de Kaëdi, tu auras le souci de décliner un programme à la fois ambitieux et réaliste. Un programme qui partira de l’existant, de nos ressources et de nos potentialités pour s’articuler autour d’initiatives réalisables et bénéfiques pour les populations. Je te sais capable d’une telle impulsion. Et je sais que tu sauras mobiliser toutes les compétences kaëdiennes (et Dieu sait s’il y en a) pour faire redécoller notre ville.

J’appelle nos compatriotes à faire bloc autour de ta candidature, car elle est sérieuse. Je les appelle à s’éloigner des querelles de caniveaux qu’on nous donne en spectacle et qui nous ont tant coûté par le passé. Je les appelle à changer radicalement de direction, et à recentrer leur regard sur Kaëdi et sur l’intérêt général. Je les appelle à voter et à faire voter le changement. Je les appelle à accompagner une nouvelle dynamique et à t’aider massivement à lever un espoir nouveau. Quant à moi, au-delà du militant de l’Ajd-mr que je suis, et qui va naturellement faire ta campagne, je m’efforcerai de t’apporter un soutien davantage motivé par mon amour pour Kaëdi et les kaëdiens ; car je sais que ta seule préoccupation est, comme disait l’autre, « d’apporter un peu de bleu au ciel » kaëdien ! Et le « Bula kahaydi », qui n’en est pas nostalgique par les temps qui courent ?
 

Bocar Oumar BA,
Un enfant de Dimbé amer, mais riche d’espoir…

 

Reçu à Kassataya le 28 octobre 2013

 

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