Syrie: autorisés à manger des chiens pour lutter contre la faim

Si, en Syrie, un compromis a été trouvé pour les armes chimiques, la situation humanitaire elle, est loin de s'améliorer.

Les populations doivent maintenant faire face à un autre fléau : la faim. Pour lutter contre la famine, des dignitaires musulmans ont autorisé les populations à manger du chien et du chat, des viandes «considérées comme impropres à la consommation humaine par l’Islam», a révélé la BBCUn imam explique cette décision à l’AFP:

«Nous avons lancé une fatwa [un jugement] autorisant les gens à manger de la viande de chat et de chien, non pas parce que c’est halal [permis], mais parce que c’est la réalité qui nous l’impose.»

Prononcée le 15 octobre, cette décision est intervenue le jour de l’Aïd el-Kebir, une grande fête pour les musulmans, célébrée avec des festins à base de viande d’agneau. Mais en Syrie, c’est différent. Et notamment pour les habitants de Mouadamiyat al-Cham, faubourg assiégé de Damas, où deux enfants sont morts de malnutrition selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Un résident du quartier s’énerve :

«Bien sûr qu'ici, les enfants ne fêtent pas l'Aïd. Pour eux, ce sera la fête quand ils auront devant eux un plat de riz ou de boulgour.»

Les prix des denrées alimentaires ont flambé, «parfois multipliés par 10 ou 20», ajoute France 24. Dans certaines zones, les convois humanitaires n’ont pas le droit de passer, alors que des inspecteurs chargés de démanteler l’arsenal d’armes chimiques syrien circulent librement dans des endroits qui ont désespérément besoin de soutien, note un autre article de la BBC. Une situation «absurde» pour Christopher Stokes, le directeur général de Médecins sans Frontières.

Suite aux fatwas, des imams ont lancé un appel à la communauté internationale, pour rappeler combien la situation est critique pour la population syrienne. Publiés sur le site Al Arabiya, leurs propos sont amers:

«Comment le monde peut-il dormir l’estomac plein alors que des personnes ont faim, et pas si loin de la capitale [Damas], à quelques mètres. (…) Attendez-vous que nous mangions la chair de nos martyrs et de nos morts parce que nous avons trop peur pour nos vies? Vous avez oublié que vous aviez des frères et des sœurs au sud de Damas qui ont faim.»

 

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