Le RAVEL au banc des accusés pour des fraudes

L’heure est grave dans les communes du Sud de la Mauritanie à quelques mois des échéances électorales. Des fraudes massives d’inscription au fichier électoral auraient été signalées cette semaine à Sangrava et à MBagne, deux localités du Brakna au Sud du pays.

Des agents du RAVEL( recensement administratif à vocation électorale) seraient congédiés pour avoir refusé ou dénoncé cette mascarade. Une situation qui met à mal la CENI qui semble fermer les yeux et préoccuper par l’enregistrement des listes des partis politiques qui s’affronteront le 23 novembre prochain. Ce « RAVELGATE » apparaît comme une faiblesse du régime de Ould Aziz à mettre en place un recensement biométrique viable pour l’élaboration d’un fichier électoral.

Une preuve supplémentaire pour l’opposition pour boycotter les urnes et exiger des élections libres et transparentes.

Depuis longtemps pratiquement depuis sa mise place, le recensement biométrique censé moderniser l’Etat-civil en Mauritanie est devenu une pomme de discorde entre les mauritaniens. Une opération de recensement qui peine à donner des fruits faute d’un principe d’égalité entre tous les citoyens mauritaniens à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Résultat des courses, près d’un million et demi seulement de mauritaniens ont leur carte d’identité. Un sésame vu la difficulté de l’obtenir pour aller aux urnes le 23 novembre prochain. Mais à quelque mois ce chiffre est en deça du minimum requis pour que le scrutin soit crédible. Ajouter à cela des cas de fraudes massives  d’inscription au fichier électoral cette semaine dans deux localités du Sud du pays au Brakna précisément à Sangrava et à MBagne où des agents du RAVEL auraient bravé l’ordre de leurs chefs hiérarchiques en refusant l’inscription de milliers de citoyens absents dans les bureaux. Ces derniers auraient été remerciés pour cette opposition .C’est une vieille et vilaine méthode qui réapparaît  et pourrait planer le doute sur tous les autres bureaux notamment dans les localités importantes où l’UPR serait en ballotage avec ses principaux concurrents. Ce qui se passe au Brakna illustre bien l’incapacité du régime de Ould Aziz à moderniser l’Etat-civil. C’est l’un des symptômes les plus flagrants de la faiblesse du recensement biométrique et au-delà de l’Office national des Statistiques. Le RAVEL apparaît comme une escroquerie servant dans de nombreux centres à encourager l’illégalité pour obliger certains agents à faire des choses qu’ils n’ont pas envie de faire. Devant cette situation la CENI est en mauvaise posture. Elle semble fermer les yeux sur ces fraudes et plutôt enclin à enregistrer les nombreuses listes de candidats qui lui parviennent avant la clôture le 14 octobre prochain. Une preuve supplémentaire pour l’opposition pour boycotter les urnes et exiger des élections libres et transparentes même si le président de l’UFP Ould Maouloud, le médiateur de la COD demande actuellement la réouverture du dialogue avec le pouvoir suspendu la semaine dernière .Les observateurs ne s’attendent pas à une avancée des pourparlers même s’ils reprenaient pour la simple raison que Ould Aziz n’a pas l’intention de reporter les échéances même s’il y a beaucoup d’imperfections au niveau du fichier électoral. Ce « RAVELGATE » est une goutte dans l’océan de l’UPR dont la seule envie est de gagner largement cette consultation populaire surtout pour les candidats à la députation qui intéresseraient beaucoup de ministres du gouvernement de Ould Laghdaf. Mais cette tâche noire de la gouvernance démocratique masque des malaises c'est-à-dire un parti de la majorité UPR qui n’a plus confiance en lui-même sans bourrage du fichier électoral.

Bakala Kane{jcomments on}

(Reçu à Kassataya le 13/10/2013)

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