MAPROM : « Le problème de la cohabitation est la conséquence des problèmes de cohabitation entre les ethnies et l’Etat »

Une conférence organisée par le mouvement autonome pour le progrès de la Mauritanie (MAPROM) a eu lieu à Paris samedi passé.

L'occasion pour les animateurs et chercheurs comme messieurs Abdel Wedoud Ould cheikh, Lô Gourmo, ou Ousmane Sao, d'esquisser des solutions pour sortir de ce marasme social.

Après le mot de bienvenue du président du MAP, Niang Souleymane, qui a aussi planté le décor de la conférence en rappelant qu’au sortir de la conférence des solutions pour une meilleure intégration de toutes les composantes ethniques doivent être esquissées. La conférence a été animée par : Lô Gourmo Abdoul, chercheur-enseignant en Droit Constitutionnel à l’université du Havre et membre du parti politique Union des Forces du Progrès. Le Professeur Abdoul Weddoud Ould Cheikh, sociologue et antropologue reconnu, directeur du Master 2 « Anthropologie philosophique et ethnologie » à l’université Paul Verlaine de Metz. Et Sao Ousmane chercheur et militant très actif du milieu associatif mauritanien en France.

 
Lô Gourmo Abdoul, chercheur-enseignant en Droit Constitutionnel à l’université du Havre et membre du parti politique Union des Forces du progrès, après avoir souligné que le terme de cohabitation ne lui convenait pas pour parler de la situation mauritanienne, a situé le problème dans le sens d'un héritage de l’histoire, commun à plusieurs pays africains, et relatif à l’imposition du modèle d’Etat-Nation. "Le problème de la cohabitation entre les ethnies est la conséquence des problèmes de cohabitation entre les ethnies et l’Etat" dira-t-il en substance. Il conclut son intervention en revenant sur l’échec de l’Etat-Nation et préconise la régionalisation comme solution à l’échec de la cohabitation.
 
Le professeur Ould Cheikh, quant à lui, est revenu sur les différences et similitudes entre les notions de Tribus, ethnies et Nations. "Avant 1946, la Mauritanie n’avait pas besoin d’Etat, mais les problèmes écologiques connus par le pays ont modifié la composition dans les groupes, et entres les groupes ethniques" rappelle-t-il.
Le professeur Ould Cheikh spuligne alors la nécessité d’un "projet commun" et d’une "volonté de vivre ensemble" pour "réussir le défi d’une vraie intégration de toutes les composantes ethniques de la Mauritanie". Le professeur Ould Cheikh et Monsieur Lô se rejoignent sur l’idée qu’en Mauritanie l’Etat a précédé la Nation, par conséquent c’est l’Etat qui modèle l’ethnie alors que c’est les ethnies qui devaient générer l’Etat.
 
La parole revenant au chercheur Sao Ousmane, celui-ci a souligné l’importance de théoriser les actions mais aussi de les expérimenter. "Il n’est pas trop tard pour sortir par le haut de l’échec de la cohabitation" argue le chercheur.
Il exhorte les jeunesses mauritaniennes de sortir de l’ethno-centrisme dans lequel chacune est enfoncée, pour qu’émerge une cohésion plus large dans l’ensemble de ces jeunesses.

Les auditeurs ont pu avoir la parole. Les constats globaux sont revenus sur la scène, comme avec le professeur d'histoire-géographie à l'université de nouakchottm Sakho Diagana, qui rappelle "la mise en place d’un système éducatif à deux vitesses privant certaines ethnies de l’ascenseur social mauritanien".

Un certain Baba ould Jiddou, rappellera ce qu'Ahmed Jiddou Aly avait brillamment mis en exergue lors de la polémique sur le recensement.
Il a rappelé les relations qui existaient entre les Maures et les Noirs, et il a déploré la dégradation des relations occasionnées par le problème de la cohabitation qui creuse un fossé énorme entre des communautés qui se connaissent, et sont liées, culturellement, historiquement, par le sang même.

Le président de MAPROM conclura les débats, en plaidant pour une "refondation d’une nation plurielle, bâtie sur l’acceptation des différences". 

 
Source  :  Noor Info le 02/10/2013{jcomments on}
 

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