Dialogue entre le pouvoir et la COD : Trois milliards de dollars dans la balance, pour décider le Pouvoir à dialoguer

Les membres des deux délégations chargées de représenter la majorité et l'opposition au dialogue politique en Mauritanie. Source: AMIS'il est acquis que Pouvoir et Opposition vont s'asseoir à la même table pour tenter de s'accorder sur la meilleure manière d'organiser des élections municipales et législatives qui soient libres, transparentes et honnêtes sans exclusives, par contre le dialogue annoncé pour s'ouvrir lundi 30 septembre au Palais des conférences internationales ne s'est pas encore amorcé.

Tout juste les deux commissions se sont-elles rencontrées dans une salle annexe du palais des congrès. Juste, pourrait-on dire pour une prise de contact pour pouvoir se jauger et peaufiner ses arguments en attendant d'avoir un timing et une feuille de route claire et précise à mettre sur la table. Et comme pour ne rien négliger, Ould Maouloud côté COD et Moulaye Ould Mohamed Laghdaf côté pouvoir, se sont encore rencontrés dimanche 29 septembre pour s'accorder sur les modalités du dialogue.

Sur ce plan, la COD reste toujours attachée à l'application des accords de Dakar tandis que le pouvoir ne veut discuter que de certains aspects. Visiblement lasse de cette situation d'instabilité politique, la Communauté internationale a décidé de prendre le taureau par les cornes pour amener les uns et les autres à entendre raison.

En effet, ils ont été les garants de cet accord de Dakar et veulent que des élections libres et transparentes aient lieu en Mauritanie. Sur cet aspect, elle est d'accord de soutenir les revendications. Par contre, elle n'est pas d'accord de soutenir le slogan de la COD " Aziz dégage " qu'elle estime insensée contre un président qui a été élu à la suite d'une élection régulière et à laquelle l'opposition a participé. Voilà pourquoi l'opposition se retrouve requinquée par ce regain d'intérêt de la communauté internationale.

Tout ce qui se passe en ce moment entre les deux parties (Cod-Pouvoir), se déroule sous l'œil vigilant de l'ambassadeur de France représentant non seulement son pays mais également l'Union européenne, tandis que les USA, la Russie, la Chine et le Japon font chacun cavalier seul dans ce dossier mauritanien. Une implication qui pourrait sauver la mise à Mohamed Ould Abdel Aziz, confronté en ce moment à des difficultés financières qui ne sont pas minces. Pour cela, il a besoin d'écouter les sirènes de cette communauté internationale, s'il veut espérer récupérer l'argent promis lors de la table ronde de Bruxelles et qui se chiffre à 3 milliards de dollars.

Pour l'heure, signalons que le chef de l'institution de l'Opposition Démocratique, Ahmed Ould Daddah qui dirige le Rassemblement des forces Démocratiques n'est toujours pas rentré à Nouakchott, après avoir participé à Bamako à l'investiture d'Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK, le nouveau président élu du Mali. Il n'empêche que la récréation est terminée pour la Communauté internationale déterminée à mettre au pas les deux parties afin de sortir de l'impasse politique.
 

Moussa Diop

Source: Le Quotidien de Nouakchott

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