L'absence notoire du leader de l'AJDMR Ibrahima Sarr à l'accueil focalise l'attention des observateurs qui s'interrogent sur ce qui va se passer dans les jours à venir au niveau des états majors des partis politiques et du mouvement Hratin de l'IRA. Après cette euphorie des retrouvailles avec Arc-en-ciel de Bâ Alassane Soma et PLEJ de Bâ Mamadou Alassane c'est l’entente entre les leaders des partis négro-africains qui va réapparaître dans l'espace publique. Et au delà ce retour aux sources soulève la question de la réconciliation nationale.
Le retour du leader des FLAM dans la capitale mauritanienne a défrayé la chronique cette semaine.
Instants solennels pour Samba Thiam qui vient de fouler le sol natal après près de trois décennies d'exil. Accueillis par les chefs des partis Arc-en-ciel de Bâ Alassane Soma et PLEJ de Bâ Mamadou Alassane le chef historique d'un des mouvements les plus contestés en Mauritanie a laissé entrevoir toute son émotion et la joie de se retrouver parmi les siens. Le plus dur reste à venir dans un contexte politique très tendu à plus d'un mois des législatives et municipales très incertaines à moins que la Coordination de l'opposition en décide autrement dans les jours à venir.
Pour le président des FLAM ce qui va se passer prochainement pour son mouvement pourrait bouleverser durablement les rapports de force entre les différents partis existants et notamment entre les dirigeants des partis négro-mauritaniens. Déjà le trublion président de l'AJDMR Ibrahima Sarr s'est fait remarquer en faussant compagnie le comité d'accueil de l'hôte flamiste. Une absence délibérée qui pourrait être interprétée comme une position radicale de garder ses distances vis à vis des FLAM , mouvement auquel il a appartenu des années avant de le quitter définitivement après la sortie de prison en 91 pour des divergences idéologiques.
Ce premier couac de la réconciliation entre les leaders négro-africains est un prélude aux difficultés que Samba Thiam et son staff seront confrontées. Difficultés à faire émerger un consensus sur la question nationale de la cohabitation entre les différentes composantes de la population. Après l'euphorie des retrouvailles la réconciliation nationale va réapparaître dans l'espace publique et prendre tout son sens politique avec en toile de fond le point d'achoppement de l'impunité des crimes commis par le régime de Ould Taya de 89 à 91. Et tant mieux pour la richesse des débats.
En attendant de clarifier davantage ses intentions politiques le président des FLAM n'a pas d'autres choix que rechercher le rassemblement de toutes les forces démocratiques du pays et de pousser à l'unité de son mouvement. La réalité est moins sombre que l'image négative véhiculée par la classe dirigeante depuis des années dans l'opinion. Les premiers pas seront donc hésitants vu l'ampleur des tâches qui l'attendent dans le nouveau siège flambant neuf au cœur du quartier populaire de la Sebkha pour mieux vivre les dures réalités quotidiennes des populations les plus démunies de la capitale.
L’ambition sera de relever le défi de l'ignorance et de la pauvreté aggravées par les inondations particulièrement difficiles cette année à cause des pluies diluviennes abondantes. Au plan politique le retour des FLAM serait synonyme de casus belli pour les nationalistes étroits arabisants qui sont viscéralement attachés à l'arabité de la Mauritanie alors que la communauté noire revendique toujours son identité culturelle africaine. Le défi le plus immédiat c’est la crédibilité du mouvement et sa capacité à convaincre tous les mauritaniens.
Bakala KANE
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