Jusqu’à quand, politiciens…

(Editorial). Oui ou non, va-t-on voter le 23 novembre prochain ? Dites-le nous, messieurs les politiciens de la majorité et de l’opposition. Dites-le moi, messieurs les tenants du pouvoir, messieurs les ni-ni, ni opposition, ni majorité.

 

Dites-le nous, bon sang ! Vous nous avez donné une première date, le 12 octobre, puis une autre le 23 novembre, sans qu’on sache, exactement, à quoi elles correspondent ni de quel haouli vous les sortiez. Pourtant, on est loin de voir le bout du tunnel. Sur quelle base avez-vous décrété le 12 octobre ? Que signifie ce report de six semaines ? Êtes-vous, oui ou non, en train de discuter ? Et de quoi ? Le cas échéant, sur quels points êtes-vous d’accord et en quoi divergez-vous ? Dites-nous sur quoi ont débouché vos réunions marathon. Que vous dites-vous ? Gardez en mémoire – c’est terrible, tout de même, on ne sait plus comment vous la rafraîchir – que ce n’est pas de vous-mêmes que vous parlez mais de NOUS. D’élections impossibles à tenir sans NOUS. De ceux qui vont NOUS représenter, légiférer pour NOUS et défendre NOS intérêts. Nous avons le droit de savoir ce qui se trame derrière notre dos. Nous en avons assez d’être les éternels dindons d’une farce de mauvais goût que vous nous jouez, messieurs les politiciens de tous bords. Nous pataugeons dans la boue et les odeurs pestilentielles. Nos rues et nos maisons sont inondées. Nos routes sont impraticables. Des quartiers entiers sont sinistrés. Les épidémies frappent à nos portes. Notre écrasante majorité n’arrive plus à joindre les deux bouts, tant le coût de la vie est devenu un casse-tête quotidien. Et le pays, désormais géré comme une boutique, a démissionné de ses deux vocations essentielles : assurer l’éducation et la santé de ses citoyens. Sans parler du problème de l’heure, l’assainissement. Notre guide éclairé a décrété que c’était cher. Une gestion boutiquière, vous dis-je, où l’on raisonne en termes de recettes et de bénéfices.

Avec tout ça, notre classe politique trouve le moyen de se chamailler pour des vétilles. Qui ira aux élections, à quelles conditions, que faire de la CENI, faut-il un nouveau report, qu’a dit le premier ministre à la délégation de la COD ? Depuis plus d’un mois, on ne parle que de ça. Comme si tous s’étaient mis d’accord pour surtout ne pas avancer d’un pouce et laisser la « plèbe » guetter le moindre de leurs faits et gestes. Ainsi font, font, font, les petites marionnettes et les enfants applaudissent. La manœuvre a marché mais jusqu’à quand ? Jusqu’à quand, politiciens, abuserez-vous de notre patience ? Il fallut moins d’un mois à Cicéron, pour abattre, par un tel discours, un tel ennemi du peuple. Evidemment, je ne suis pas Cicéron et les Mauritaniens ne sont pas des Romains, mais tout de même : ça commence vraiment à bien faire…

Ahmed Ould Cheikh

Source  :  Le Calame le 17/09/2013{jcomments on}

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