Non assistance à personne en danger : Bouhoubeiny fait le procès de l’Etat

Anonyme

 

 

 

 

L’ONA vient d’enjoindre ses réprimandes aux pouvoirs publics, emboitant du coup le pas aux seigneurs de la COD, en l’occurrence le RFD et l’UFP qui avaient appelé dernièrement les autorités à déclarer Nouakchott « ville sinistrée ».

Une alerte lancée suite aux inondations qui ont frappé la capitale, faisant des dizaines de sans abri.Mieux que l’opposition, le bâtonnier de l’ONA a défendu le droit des victimes de ces pluies diluviennes à des indemnisations de la part de l’Etat pour les dégâts matériels subis.

Faisant allusion à l’indifférence des autorités face à la catastrophe et aux cris de détresse provenant des quartiers sinistrés de Nouakchott, le bâtonnier Me Ahmed Salem Ould Bouhoubeiny a rappelé que partout dans le monde les gouvernements débloquent des soutiens financiers aux propriétaires ayant subi des dégâts provoqués par les inondations».

Il a donné des exemples de cette solidarité agissante de l’Etat avec les citoyens en difficulté constatée hors de nos frontières, citant même des pays plus pauvres que la Mauritanie dont le Togo où le gouvernement a indemnisé les victimes des incendies du marché de Lomé.

Citant le Maroc, certes plus civilisé et plus développé que la Mauritanie, mais néanmoins pas aussi riche que Bilad Chinguitt où l’argent public emprunte des chemins sinueux plutôt que d’être orienté vers le bien être des citoyens, Me Bouhoubeyni révèle que le gouvernement chérifien avait reconnu le statut de zone sinistrée inondée dont les habitants affectés avaient bénéficié des aides du fonds spécial dédié à l'indemnisation des victimes des inondations et des grandes catastrophes naturelles.

Au vu de cet élan de solidarité, le bâtonnier arrive au constat selon lequel « Nouakchott et certains villages doivent être déclarés zones sinistrées et bénéficier du soutien de l'Etat » soulignant qu’il s'agit pour « les citoyens d'un droit et pour l'Etat d'un devoir », déplorant profondément ses spoliations favorisées par la culture juridique qui fait cruellement défaut chez nous.

« Un repli sur le fatalisme est observé à chaque fois que le citoyen est frappé par une négligence caractérisée ou une violation notoire de ses droits les plus élémentaires » dit-il, rappelant que les chômeurs s'accommodent bien de leurs boulots informels et précaires nonobstant leur droit au travail, que les évacués sanitaires continuent de peser sur les bourses collectives de "leurs proches" alors qu'il appartient à l'Etat de leur assurer le droit à la santé.

Et d’ajouter que « l'absence d'une véritable prise de conscience de ses droits par le citoyen conjuguée à la négligence caractérisée des pouvoirs publics font que dans pareilles situations (comme celles des inondations de Nouakchott) les sinistrés sont laissés pour compte », concluant que « ceci est inadmissible dans un État de droit », que « la démission des autorités, observée, depuis le début des inondations, est inacceptable ».

Un véritable procès fait par le bâtonnier aux pouvoirs publics, qui partira malheureusement en fumée comme tant d’autres appels citoyens lancés par des patriotes de ce pays pour interpeller les gouvernements sur leurs responsabilités de dirigeants à part entière concerné par le sauvetage de ses administrés des multiples visages de la misère. 

Md O Md Lemine

Source  :  Le Rénovateur le 11/09/2013{jcomments on}

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