Pouvoir/Opposition : Aziz et Ahmed, deux hommes que tout oppose

Crédit photo : Le RénovateurAhmed Ould Daddah a longtemps combattu le pouvoir de Maâouiya Ould Sid’Ahmed Taya. Un régime dont l’un des meilleurs vigiles n’était autre que Ould Abdel Aziz, lequel, ne s’étant jamais battu sur l’arène politique pour diriger le pays, s’est trouvé à deux reprises dans le « devoir » de sauver la Mauritanie.

Et depuis, il ne veut plus la remettre entre des mains incertaines :le choc des ambitions des deux hommes que tout oppose.

Mohamed Ould Abdel Aziz et Ahmed Ould Daddah sont deux personnalités politiques que tout oppose à tout point de vue du moins à part la nationalité mauritanienne : ils ne sont pas du tout de la même génération.

Ould Daddah, le président du RFD, a fait ses classes sous le régime de son grand-frère président de la République Islamique de Mauritanie, Moktar Ould Daddah, avant de s’envoler vers d’autres cieux plus cléments après le renversement de ce dernier le 10 juillet 1978 par l’armée.

En 1992, Ahmed Ould Daddah, l’un des «FMI Boys», était le seul et unique candidat de l’Opposition démocratique mauritanienne pour «battre» dans les urnes, l’homme fort de Nouakchott, appelé affectueusement par ses nombreux partisans «l’homme du 12/12» de l’année 1984.

Et les Mauritaniens ne gardent pas un très bon souvenir de la suite de cette élection présidentielle de janvier 1992. Contrairement à l’économiste, Ahmed Ould Daddah, à qui nous devons d’ailleurs la souveraineté monétaire, l’Ouguiya, Mohamed Ould Abdel Aziz, lui, a fait ses classes sous l’ombre du président Maâouiya Ould Sid’Ahmed, le tombeur d’un Mohamed Khouna Ould Haïdalla, parti à Bujumbura (Burundi) pour assiter à l’époque à un sommet africain.

Homme de confiance de son «mentor» Ould Sid’Ahmed Taya, le Colonel Mohamed Ould Abdel Aziz, le discret «tout puissant» commandant du BASEP (Bataillon de la Sécurité présidentielle (BASEP), a fait ainsi parler la poudre plusieurs fois pour protéger le fauteuil de ce dernier, qui savait sans cesse l’objet de nombreuses convoitises politico-militaires,

surtout des officiers dits cavaliers du changement , qui n’ont pas pu opérer l’alternative au sommet de l’exécutif à cause d’un certain «Aziz» lequel, a fini par «sauver» la Mauritanie de la dérive d’un président mal aimé, mais «brillamment» réélu par ses compatriotes mauritaniens au sortir des urnes du 7 novembre 2003.

Le choc des ambitions présidentielles

Les «braves» sont toujours célébrés en Mauritanie. Et on pouvait s’y évidemment attendre vis-à-vis de l’acte de bravoure des Colonels, qui ont patiemment attendu que l’homme fort de Nouakchott quitte le pays pour prendre d’assaut un palais présidentiel sans défense, sous les you-you et les klaxons de voitures.

Les Mauritaniens sont descendus dans les rues pour saluer les nouveaux maîtres du pays. Parmi eux, il y avait un certain «Aziz» dont le nom était sur toutes les lèvres nonobstant sa discrétion. Pour tous les Mauritaniens, le Colonel Mohamed Ould Abdel Aziz, était le «véritable» homme fort, mais désintéressé, des nouveaux dignitaires.

C’est ainsi qu’il était admiré par tous y compris par certains ténors politiques qui n’ont pas manqué de saluer le coup d’Etat contre Taya. Et le président Ahmed Ould Daddah du RFD dira même dans les colonnes du journal «Maghreb Quotidien» que le coup d’Etat est «salutaire» au moment où les têtes pensantes de l’UFP «s’opposaient» par principe au renversement de leur meilleur ennemi Ould Taya.

Mais le petit-frère de Moktar Ould Daddah n’a pas du tout alambiqué la tâche aux Colonels. Parce que le soutien de cet opposant historique était naturellement un gage de transition démocratique aux yeux de la communauté internationale.

Et Ould Daddah leur bénit sans arrières pensées leur putsch contre Taya. Mais les choses se gâteront complément entre les deux hommes quelques jours après le renversement du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Comme beaucoup de Mauritaniens, le président du RFD était très «prudent» et se méfiait du mystérieux général. C’est ainsi qu’il s’est contenté d’un engagement, ne serait-ce que verbal du Général Aziz, le commandant en Chef de la «rectification», «Je ne serai pas candidat à la prochaine présidentielle», mais en vain.

N’ayant pas eu cette promesse d’Ould Abdel Aziz, Ould Daddah n’a pas perdu son temps et est allé rejoindre dans la rue les leaders du FNDD (Front National pour la Défense de la Démocratie) pour contraindre le Général Aziz a signé les ACD (Accords Cadres de Dakar) à Nouakchott sous l’égide de la communauté internationale.

Un accord qui n’a pas permis à cet opposant historique de réaliser son rêve devenir Monsieur le président de la République. Et depuis, il fait partie des opposants «radicaux» du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. Aujourd’hui et demain, on reste toujours loin de la fin de la partie !

Camara Mamady 

Source  :  Le Rénovateur le 29/08/2013{jcomments on}

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