Zouerate : Guéguerres au sein de l’UPR

Crédit photo : anonymeLa cité minière ne déroge pas à la règle, à l’instar des autres villes du pays où la bataille fait rage pour l’investiture des candidatures au sein du parti au pouvoir, au profit des prochaines consultations électorales.

A Zouerate, la commission déléguée par le parti n’est pas parvenue à aplanir les dissensions pour un projet de listes consensuelles. Les différentes rencontres n’ont fait qu’exaspérer les tensions, radicalisant chaque tendance, dans ses positions. On est à une année lumière des élections de 2005, tant les frères du hier sont devenus des ennemis et les ennemis redevenus des frères par la force des circonstances. Dans cette petite enclave qui représente à peine, un quartier de Nouakchott, pas plus de 17 postulants se sont déclarés candidats à l’investiture au poste de député, et 5 autres se sont manifestés pour la mairie. Cette kyrielle de candidatures rend complexe, le travail de la commission à départager les candidats en lice sans faire de dégâts. Le verdict de la commission sera si étriqué, qu’il ne peut que susciter des fâcheries, que le parti aura du mal à calmer.
Comme, nous l’avions signalé tantôt, les frères du hier, se croisent aujourd’hui le fer. Hamoud Ould Malha, ancien puissant fédéral du PRDS au niveau de la wilaya se rivalise au poste de député avec Zeidane Ould Hmeida, l’ancien ministre du pétrole de l’ère Maaouiya, et candidat malheureux à la dernière députation. Ould Malha était pourtant un inconditionnel partisan de Zeidane dont il était le directeur de campagne lors des législatives. Zeidane avait perdu les élections au deuxième tour au profit de Wane Saidou, candidat de l’APP, son échec résultait plutôt d’un vote sanction de la part des siens. Il espère tenter sa chance une deuxième fois, avec son vainqueur lui aussi candidat à sa propre succession, qui tous deux militent au sein de la même formation politique. Une dizaine de candidats autres chapeautent des chapelles bataillant chacun pour être investi par le parti. La mairie à elle aussi, ses acteurs politiques à sa candidature, dont le plus en vue est l’ancien colonel cheikh Ould Baye, ancien délégué de la surveillance maritime et Boeba Ould Khaled eternel candidat à la commune de Zouerate.
Et c’est un double défi qui s’impose à l’UPR , d’abord, remporter la victoire en son sein en réussissant des candidats consensuels et ensuite parvenir à déboulonner l’APP qui règne incontestablement en maitre absolu sur le microcosme politique. Tous les élus de Zouerate, maire, député et sénateur sont investis sous la bannière de l’APP, dont deux ont jeté le tablier au profit du pouvoir en l’occurrence, le sénateur Ould Eveloitt, au lendemain de son élection et le député Wane Saidou, quelques années après. Seul, le maire Yacoub Ould Salem Vall, reste fidèle, étant la cheville ouvrière de l’APP au Tiris Zemmour. Et son bilan à la tète de la commune est loin d’être négatif, ce qui rend la tâche encore très ardue pour les gens de l’UPR.
Mais, il faut oser le dire, Zouerate est la seule ville du pays où tous ses élus politiques ne sont pas des autochtones, entre autres, ressortissants de la Kedia. Ceci peut s’expliquer aussi par le fait que Zouerate est une ville minière cosmopolite, dans laquelle se retrouve toute la Mauritanie, loin des carcans traditionnels et des jougs tribaux, qui font et défont le jeu politique ailleurs.

Harouna Cissé

Source  :   Le Quotidien de Nouakchott le 26/08/2013{jcomments on}

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