Sécurité privée, un an après.

Un agent de sécurité de la Mauritanienne de services de sécurité . Crédit photo : Noor InfoEn matière de sécurité privée, la nécessité de régulation de l’offre, de son dimensionnement et d’adéquation à la demande, aux nouveaux besoins et contraintes, avaient conduits à prendre un certain nombre de mesures, relatives aux conditions d’accès à l’activité et à sa réorganisation.

Ces mesures, qui avaient soulevé un tollé à l’époque prennent toute leur signification aujourd’hui, plus d’un an après leur mise en application.

Le premier reproche portait sur la limitation de l’activité aux seuls anciens des forces armées et de sécurité, au détriment des sociétés installées dans le secteur depuis plusieurs années.

Rappelons pour commencer que ces sociétés étaient, le plus souvent, des franchises d’enseignes étrangères. De ce fait, elles avaient la préférence des délégations locales d’institutions internationales, sociétés étrangères etc. au détriment des opérateurs nationaux, qui végétaient pour la plupart.

Cette mesure de limitation, qui pourrait paraitre corporatiste, correspond non seulement à une option de souveraineté nationale dans un secteur sensible, mais aussi à la question de l’adaptation urgente des ressources humaines aux nouveaux défis.

En effet, il ne s’agit plus de gardiennage au sens traditionnel, mais de sûreté tout court car l’activité doit prendre en charge, immédiatement, des questions où la dimension sûreté est primordiale et multiforme.

Le fait de faire appel aux anciens des forces armées et de sécurité tombe ainsi sous le sens. Du simple point de vue de l’opportunité, il est plus rentable et d’utilisation plus immédiate de capitaliser la formation et l’expérience disponibles que de se lancer, chaque entreprise de son côté (si elle en a la vision et le temps), dans des programmes de formation de longue haleine, hypothétiques et couteux.

Parallèlement et cela n’est pas le moindre, cela permet de réinsérer dans la vie active des milliers de pères de familles le plus souvent démunis et jusqu’alors sans débouchés, au sortir d’une vie professionnelle entièrement consacrée au service du pays. Condition suffisante à elle seule pour que l’option s’impose, au nom du devoir de reconnaissance et de solidarité.

Quant au second reproche, celui de la concentration, il s’est agi de regrouper différentes sociétés, car le marché était restreint pour autant d’opérateurs.

Depuis, cette formule a permis de réduire les couts de fonctionnement et donc le prix de revient des services proposés. Elle a permis d’éviter l’atomisation de l’offre, qui aurait eu pour effet un nivellement, par le bas, de la qualité et de la variété des prestations. Avec comme conséquence, la disparition à terme d’une grande partie de ces opérateurs. Elle permet enfin d’acquérir les moyens et équipement nécessaires qui, autrement, auraient été surdimensionnés ou hors de cout pour les structures de petite taille.

Tous ces éléments se trouvent vérifiés dans le cas, par exemple, de la MSP. Cette entreprise offre aujourd’hui un emploi permanent et stable à plus de 2000 agents, ce qui en fait l’un des plus grands employeurs privés.

Ainsi, le secteur semble évoluer dans la bonne direction, mais il devra sans cesse s’adapter à un environnement changeant, et aux besoins spécifiques qui en naissent. D’où la nécessité de davantage d’investissements et d’une politique de mise à niveau permanente des RH (stages qualifiants, équipements et technologies) même si le personnel, de formation militaire, dispose déjà d’un solide background en matière de sureté.

En termes d’image intérieure et extérieure, le nouveau secteur gagnerait à rassurer. Mais la congruence à ce niveau à un prix et le secteur devra se départir, résolument, de tout ce qui pourrait mettre à mal son image. Notamment les personnes représentatives de certaines périodes d’exception, ou ayant effectivement porté atteintes aux droits de l’homme, par exemple.

De cette manière, le secteur de la sécurité privée se définira et se positionnera, définitivement, en tant qu’acteur économique à part entière, actif et performant, participant au développement économique et social du pays, à l’instar de tous les autres secteurs.

Ahmed Vall O. Sidi Brahim, dit Valy{jcomments on}

(Reçu à Kassataya le 25/06/2013)

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