Parc automobile public : La pagaille dans les rues

2010. Circulation routière à Nouakchott. Crédit photo ; Pascal Cuzon

Nouakchott a désormais des allures d’une grande ville, celles là qui sont sanctionnées par les embouteillages des voitures. De sources de la Direction des statistiques, « 120. 000 voitures envahissent quotidiennement les rues de Nouakchott.

Les 1/5 ièmes seraient en règle malgré la dernière campagne de contrôle menée par le GGSR ! » Cette remarque d’un professionnel du transport en dit long sur le niveau de fraude et d’illégalité qui frappe le parc automobile dans le pays. Une situation entretenue d’abord par les hommes de loi, pourtant sensés faire respecter l’ordre dans la circulation routière. En lieu et place des papiers du véhicule, presque tous (militaires, gendarmes, gardes, douaniers et policiers) se prévalent de leur statut d’homme de loi pour circuler librement, sans jamais subir le moindre contrôle. C’est toujours le casque, le béret ou le képi placé à l’arrière du véhicule, qui constitue le sésame.

Dans bien des cas, la voiture en circulation, n’est même pas immatriculée, « et pourtant, précise notre interlocuteur, tout véhicule en circulation dans le pays, doit être immatriculé, le cas contraire, il doit être immobilisé par les forces de sécurité ». Mais comment peuvent-elles accomplir leur mission si elles sont, à tous les niveaux, concernées par cette situation. « C’est la solidarité des corps qui fait qu’un policier, un gendarme ou un Douanier ne peut pas empêcher son frère d’arme de circuler à bord de sa voiture » ajoute le professionnel des transports qui constate que dans cette situation, l’Etat est le grand perdant, non pas seulement du fait de l’absence de toute contravention dont les répercutions financières devaient influer sur les caisses du trésor public, mais aussi et surtout, parce que de telles voitures ne sont jamais pourvues de vignettes ! Les maisons d’assurances, elles, ont trouvé la parade en assurant les voitures non immatriculées à partir du numéro de leur châssis.

Interrogé sur la question du transport dans le pays, un cadre de la Direction des statistiques confirme le laxisme qui règne dans le secteur, ajoutant « en plus du manque à gagner préjudiciable aux caisses de l’Etat dans la situation actuelle, il faut aussi noter que ni la visite technique, ni la patente ne sont exigées des voitures en Mauritanie. Le comble, c’est que le parc de véhicules est incontrôlable, sanctionné par l’existence de nombreuses voitures portant le même numéro de série. Plus grave, ces vingt dernières années, aucune déclaration d’immobilisation définitive n’a été présentée à la Direction des Statistiques. Un véhicule hors d’usage, doit être signalé et sa carte grise détruite. Malheureusement, cette dernière est toujours utilisée pour une deuxième, une troisième, une quatrième voiture et ainsi de suite.

Le problème, souligneront en substance nos deux interlocuteurs, relève d’une non application stricte de la loi, une absence totale de sérieux dans le travail de ceux-là qui sont chargés des contrôles des voitures à tous les niveaux de l’administration » ajouteront-ils non sans constater qu’il « est certes difficile à un policier de mettre en fourrière une voiture sans pièces, conduite par un officier d’un quelconque corps, mais dans un Etat qui se respecte, un agent consciencieux doit remplir sa mission sans égard. Au demeurant, il n’est même pas civique qu’un citoyen, qui qu’il soit, circule au volant d’une voiture qui n’est pas en règle ».
Autant le déficit dans le dialogue politique bloque la démocratie, autant la non réglementation du secteur des transport cause des préjudices à l’Etat et aux citoyens.

MOMS

Source  :  L’Authentique le 09/06/2013{jcomments on}

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