Union africaine : 50 bougies soufflées pour l’organisation

Ban Ki-moon et Nkosazana Dlamini-Zuma à Addis Abeba, le 25 mai. © AFPL’Afrique a célébré avec faste, le 25 mai, le cinquantenaire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), ancêtre de l’actuelle Union africaine (UA). L’occasion pour les dirigeants africains et plusieurs autres invités venus du monde entier de démontrer sur la tribune leur attachement au continent. Mais pas seulement.

Ils sont nombreux à s’être succédés à la tribune, ce samedi 25 mai à Addis-Abeba, pour célébrer en grande pompe les cinquante ans de l’Union africaine (UA). Mais l’intervention la plus remarquée a sans doute été celle de l’ancien Premier ministre jamaïcain, Percival James Petterson, monté sur l’estrade au rythme d’un entraînant morceau de reggae. « Notre ADN est africain, a-t-il lancé à l’assemblée médusée. Mes racines exigeaient que je commence avec cette musique. Le mot noir ne doit plus être un signe d’infériorité, comme dans mouton noir, liste noire… Il faut changer de vocabulaire. »

Un peu plus tôt, le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, avait tenu à rendre hommage aux pères fondateurs de cette union baptisée, le 25 mai 1963, Organisation de l’unité africaine (OUA). Eux, a-t-il déclaré, étaient déjà convaincus « que nous partagions une histoire et une destinée communes ». Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l’UA, avait ensuite insisté sur la nécessaire solidarité continentale (« Ce n’est qu’en nous montrant solidaires que nous pourrons faire taire les armes »). Elle a rendu hommage aux soldats africains de maintien de la paix et appelé les leaders africains à répondre aux attentes des jeunes générations. « La jeunesse est impatiente, a-t-elle déclaré. Elle est pressée. »

« Importants acquis »

Plusieurs chefs d’État et de gouvernement ont pris la parole. Ils disposaient de trois minutes chacun, leur micro s’éteignant automatiquement au bout du temps qui leur était imparti. L’Algérie et le Lesotho ont profité de l’occasion pour apporter publiquement leur soutien à la République arabe saharaouie démocratique (RASD). Alpha Condé, le président guinéen, a pour sa part demandé à l’Érythrée et l’Éthiopie de se réconcilier. Quand à Macky Sall, il a insisté sur le fait que « l’Afrique [avait] fait de grands pas. » « Nous devons éviter l’autoflagellation, a-t-il lancé. Nous avons enregistré d’importants acquis. » Le chef de l’État sénégalais a toutefois insisté sur le fait que le continent devait disposer d’une « véritable force africaine, bien entraînée et bien équipée ». « Nous ne pouvons plus attendre la mise en place de la force en attente », a-t-il conclu.

Dans la salle, de nombreux leaders africains, mais aussi Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations unies, Dilma Roussef, la présidente brésilienne, François Hollande, le président français, et John Kerry, le secrétaire d’État américain. Sept anciens présidents avaient également fait le déplacement à Addis-Abeba. Parmi eux, le Ghanéen Jerry Rawlings, le Nigérian Olusegun Obasanjo, le Sud-Africain Thabo Mbeki et surtout Kenneth Kaunda, ancien chef de l’État zambien et dernier des pères fondateurs de l’OUA encore en vie.

À signaler également la présence de quatre anciens présidents de la Commission de l’UA, dont le Gabonais Jean Ping, qu’une féroce bataille avait opposé, il y a un an, à Dlamini-Zuma. Décidément très discret depuis que le président Amadou Toumani Touré (ATT) a été renversé à Bamako, en mars 2012, Alpha Oumar Konaré a, en revanche, préféré ne pas répondre à l’invitation.

Les festivités se sont poursuivies dans l’après-midi au Millenium Hall : des chants, des danses, des concerts et de nouveaux discours… Le chorégraphe sud-africain Somizi Mhlongo, déjà organisateur des cérémonies d’ouverture et de clôture du Mondial de 2010 et de la Coupe d’Afrique des nations 2013 avait vu les choses en grand.

Les célébrations du cinquantenaire s’étaleront tout au long de l’année. Elles coûteront près de 3 millions de dollars, selon le vice-président de la Commission de l’UA, Erastus Mwencha.

Par Anne Kappès-Grangé, envoyée spéciale

Source: Jeune Afrique

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