En rompant avec l’ordre politique intenable de l’ancien régime des années 80 et 90, qui avait conduit des milliers de citoyens de pleins droits à opter pour la vie malheureuse d’expatriés loin de chez eux au Sénégal, au Mali, en France et ailleurs,
par une volonté d’ouverture d’une nouvelle page de réconciliation et d’unité, de rapatriement et de politiques d’insertion des déportés, l’actuel pouvoir risque de tuer le grand espoir, en contraignant ses ressortissants d’outre-mer, par des mesures d’enrôlement trop restrictives, menaçant de les rendre apatrides.
Un sort alarmant qui continue de susciter une vive colère dans les rangs de la diaspora résidente sur le sol français et dont l’aggravation ne laisse plus les partis politiques indifférents. L’UFP est sortie hier dans une conférence de presse pour appeler l’Etat à assumer ses responsabilités vis-à-vis de ses fils en situation identitaire en danger.
L’’UFP a organisé mercredi 15 mai courant à son siège central à la Socogim de Tevragh-Zeina, une conférence de presse au cours de laquelle, son président Dr Mohamed Ould Maouloud, a passé en revue la question de l’opération d’enrôlement des citoyens, particulièrement des expatriés en France, contraints de présenter la carte de séjour à l’Hexagone et d’autres papiers inaccessible pour se faire enrôler sur le registre de l’ANRPTS.
La diaspora est aujourd’hui confrontée à de multiples obstacles dans l’opération d’enrôlement, du fait de l’irresponsabilité des autorités concernées estime-t-il, accusant le centre ouvert au niveau de l’ambassade de Mauritanie en France de blocage, soulignant que la carte de séjour continue, en dépit du bon sens et de la légalité mauritanienne, à être exigée, en plus des papiers normalement demandés pour se faire enrôler, et ce, malgré la bonne volonté de nos compatriotes, qui, dans le cadre d’une commission de facilitation créée à cet effet, ont proposé, en vain, plusieurs moyens de preuve de présence permanente dans le pays d’accueil : quittance de loyer, facture de téléphone, bulletin de salaire, ou autre.
« Pire, l’ambassadeur semble avoir signifié, par écrit, à toutes les préfectures françaises, la non validité des passeports non biométriques (même on encore expirés) » a-t-il dit, soulignant que bon nombre de nos compatriotes sont ainsi empêchés d’obtenir un titre de séjour pour les nouveaux ou de le renouveler pour les anciens.
« Ces nouveaux sans papiers et apatrides, loin de leur patrie, s’ajoutent à ceux qui, nombreux, venus en vacances ou en déplacement au pays pour une raison quelconque, se sont vu dépossédés de leur passeport, et donc de toute possibilité de retourner dans le pays de résidence, perdant ainsi leur emploi ou leurs examens, et ce, par la seule volonté des autorités mauritaniennes, en violation flagrante de la réalité » a-t-il ajouté.
Pour le leader de l’UFP, les expatriés mauritaniens n’ont très souvent pas pu faire, dans les délais, le parcours périlleux de l’enrôlement pour bénéficier d’abord de la carte d’identification et ensuite du fameux passeport biométrique. Evoquant le régistre de l’ANRPTS a accusé sans ambages le président Mohamed Ould Abdel Aziz d’être incapable de résoudre le moindre problème des citoyens. « Par conséquent, il doit «dégager» a-t-il lancé.
Pour toutes ces raisons, le président de l’UFP a énergiquement protesté contre la volonté de manipulation de l’état-civil par le pouvoir, qui plonge chaque jour davantage les expatriés mauritaniens dans les situations dramatiques de sans papiers, d’apatrides et de chômeurs, exigeant que l’enrôlement de toute la diaspora mauritanienne, sans discrimination, soulignant que la facture de téléphone et les autres preuves, dans un pays qui proscrit le faux et l’usage de faux, sont largement suffisants pour justifier le statut du séjour permanent, requis pour s’enrôler, appelant l’opinion à un soutenir selon ses moyens ces victimes d’hier de l’exil, exposés aujourd’hui à la vie d’apatride demain.
Même ton de cloche pour le Chargé des Relations extérieures de l’UFP, qui a reproché à l’Etat mauritanien, qui doit forcément protéger ses ressortissants exilés, de manquer à son devoir de protecteur de ses fils à l’instar des pays du monde, « dés lors où c’est lui qui dit aux autorités françaises que le passeport de ses expatriés ne sont plus valables ».
CM – MOML
Source : Le Rénovateur le 17/05/2013{jcomments on}
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