Mauritanie : l’opposition tombée dans le piège de Ould Aziz

Le président de l’assemblée nationale mauritanienne Ould Boulkheir a rencontré cette semaine à Nouakchott les représentants de l’Initiative des Imams et Oulémas et le Rassemblement Initiative Messaoud pour le dialogue inclusif entre la majorité et l’opposition.

Une concertation qui intervient au lendemain du refus du président mauritanien de céder à leur proposition relative à la formation d’un gouvernement d’Union nationale pour sortir de la crise politique qui secoue le pays depuis juillet 2009.Pour les observateurs Ould Aziz gagne du temps encore dans la perspective de reporter les élections législatives et municipales sans doute en mai 2014 qui coïncide avec la fin de son quinquennat piégeant ainsi l’opposition actuellement dans tous ses états.

Sans surprise le président mauritanien aurait refusé l’offre du président de l’assemblée nationale sur la formation d’un gouvernement d’Union nationale pour résoudre la crise politique qui secoue le pays depuis juillet 2009. Une initiative soutenue jusqu’ici par l’opposition et même les religieux. Au lendemain de cet échec Ould Boulkheir a rencontré cette semaine à Nouakchott les représentants de l’Initiative des Imams et Oulémas et du Rassemblement Initiative Messaoud pour constater les dégâts et éventuellement trouver une autre issue. Après presque quatre ans au pouvoir Ould Aziz dévoile ainsi les dispositifs qu’il entend mettre en œuvre pour le reste de son quinquennat. Il sera question certainement de reporter les législatives et municipales prochaines en mai 2014 et ensuite de mettre en œuvre une autre CENI plus consensuelle pour une meilleure transparence des scrutins. Cette réponse politique fait partie d’un jeu d’échec que le locataire du palais de Nouakchott a mis en place depuis les accords de Dakar pour les chefs de l’opposition accrochés au dialogue inclusif comme la prunelle de leurs yeux. Marginalisée depuis après avoir perdu la bataille l’opposition mauritanienne sous la houlette de la Coordination démocratique requinquée par plusieurs ralliements dont les derniers en date les trois partis de la coalition de la majorité le MPR, ADIL et RD essaie de sortir de cette impasse en multipliant des manifestations pour exiger le départ précipité de Ould Aziz. Ce qui avait été interprété au début comme le symbole d’une unité au sein de l’opposition. La suite a montré que le chef de l’Etat a joué la carte du temps pour diviser ses ennemis héréditaires en imposant son dialogue politique considéré comme largement suffisant pour l’opinion publique. Les reports à sine die des législatives et municipales, le long processus du recensement biométrique sont autant de pions qui continuent de protéger le chef de l’exécutif. Un facteur imprévu a retardé aussi les velléités de l’opposition avec l’incident de Tweila qui a failli coûté la vie au président. Malgré les récentes révélations de la presse sur les scandales supposés du président mauritanien l’opposition n’a pas réussi à convaincre les citoyens sur les défaillances du régime .Sa proposition d’enquête parlementaire pourrait s’avérer très long et plaider ainsi en faveur du double jeu du numéro un de la Mauritanie qui s’inscrirait dans le cadre du couplage des élections présidentielle et législative en 2014.Alors échec et mat ! L’opposition est tombée dans le piège. Pour s’en sortir le consensus entre tous les chefs et un nouveau souffle sont indispensables pour rétablir le pacte de confiance avec les citoyens. Une situation qui met principalement la COD devant ses responsabilités historiques.

Bakala Kane{jcomments on}

(Reçu à Kassataya le 08/05/2013)

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Quitter la version mobile