Le changement des noms dans les registres officiels, causé par les opérations d’enrôlement toujours en cours, a engendré des problèmes énormes surtout pour les populations et les citoyens vivant à l’étranger contraints de renouveler leurs cartes de séjour, les étudiants qui ont éprouvé des difficultés énormes à cause des modifications des noms figurant sur leurs passeports ou inscrits à l’université.
Pour sa part, le gouvernement dit vouloir mettre fin « à la pagaille et à l’archaïsme » dont souffre l’état-civil mauritanien, circonscrire, également, les nombreux cas de falsification de documents et enfin venir à bout de la multiplicité des identités.
Et malgré les manifestations et les accrochages violents qui ont suivi la décision d’entamer cet enrôlement, que les Négro-mauritaniens jugeaient partial, le gouvernement était décidé d’aller de l’avant pour recenser tous les mauritaniens authentiques et s’assurer que les nouveaux documents sont protégés contre toutes sortes de falsification, qu’il y a un numéro d’identification nationale pour chaque mauritanien qui le verra figurer sur l’ensemble des documents le concernant.
Mais les changements intervenus au cours de cet enrôlement, telle la suppression des noms composés des registres, sans le consentement de l’intéressé lui-même, a frustré, par ses conséquences incalculables, bon nombre de Mauritaniens, notamment ceux qui vivent ou étudient à l’étranger et qui affirment éprouver, depuis le lancement de ce nouvel état-civil, des difficultés énormes à porter leurs nouvelles identités sur leurs cartes de séjour ou leurs passeports.
Surtout que les autorités de bon nombre de pays n’ont pas compris le sens et la portée juridique des changements intervenus au niveau des noms, et ont refusés pour cela la mutation ou le renouvellement des titres de séjour de centaines de Mauritaniens, au motif que le nom a changé. Et malgré que ces Mauritaniens aient produit des attestations certifiés des tribunaux mauritaniens confirmant que les informations figurant dans les anciens et les nouveaux documents concernent une même personne, ils continuent à souffrir le martyre.
La bataille que TPMN (Touche pas à ma nationalité) avait engagé au début de l’enrôlement en Mauritanie se poursuit aujourd’hui encore à l’étranger, et notamment en France, avec les difficultés qu’éprouvent nos expatriés pour s’inscrire. C’est une nouvelle manche que le pouvoir aura du mal à gagner, s’il ne consent pas à faire les mêmes concessions d’il y a un an.
Dans la plupart d’autres pays, notamment africains et arabes, des Mauritaniens continuent de critiquer sévèrement le recensement et de refuser catégoriquement d’y prendre part disant qu’il n’est pas logique de couper leur présent de leur passé et d’opérer des changements dans leurs filiations tout simplement parce que les autorités ont découvert récemment l’importance du nom de famille.
La ressemblance des noms, et les problèmes causés par les noms kilométriques et étranges, en plus de la manière de lier les noms personnels avec les noms de familles par « Ould » et « Mint », sont parmi les choses qui ont poussé les autorités à changer les noms et à les présenter sous une nouvelle forme. Mais la question est loin d’être réglée.
Sneiba
Source : L’Authentique le 08/05/2013{jcomments on}
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