Le gouvernement a approuvé, lors de la réunion ministérielle du jeudi 18 avril 2013, une convention d’investissement avec la Société de Production de l’Electricité à partir du Gaz (SPEG.SA).
Il s’agit, selon le contenu du document ayant sanctionné le conseil, d’un programme énergétique stratégique dont la mise en œuvre permettra d’une part, d’alimenter le réseau domestique et d’approvisionner les projets miniers et industriels, en utilisant le gaz provenant du gisement de Banda ou d’autres sources, et d’autre part, de développer les capacités de production et les réseaux de transport d’énergie en Mauritanie, y compris les réseaux de transport de gaz. La Convention d’investissement définit les engagements de l’Etat pour permettre la réalisation du Programme.
Cette signature intervient dans un contexte minier et énergétique marqué par un rush important sur le plan de l’exploitation, de la recherche et de la production. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les nombreux renouvellements de permis, telles celles en faveur de la recherche dans le domaine du sable noir au Trarza et à Dakhlet-Nouadhibou, du fer dans l’Inchiri, au F’Dérick et au Tiris Zemmour. La prospection de l’or se poursuit également dans le Sebkha Gallamane du Tiris Zemmour au profit de Wafa Mining S.A mais aussi de la société Durman International Group dans l’Assaba et le Brakna. Cette effervescence dans les entrailles souterraines de la Mauritanie, est également marquée par ce contrat d’exploration et de production offshore signé mercredi 17 avril 2013, avec la compagnie britannique Tull Oil qui est en passe de devenir « le plus important partenaire de la Mauritanie dans le domaine de l’exploration-production du pétrole et du gaz » offshore, comme l’a déclaré le ministre de l’Energie et du Pétrole, Abdi Vall. Ainsi, Tull Oil engagera très prochainement une campagne sismique qui sera suivie d’autres travaux d’exploration et de production, pendant que la société française TOTAL est déjà lancée pour sa part dans le bassin de Taoudenni, où elle espère tirer son premier baril de pétrole à l’horizon 2015. L’uranium n’est pas en reste dans ce tableau garni du sous-sol exploité de la Mauritanie, surtout que la société d’exploration d’uranium Forte Energy annonce des forages de sondage au cours de ce premier trimestre. Déjà, la société qui a démarré ses forages en novembre-décembre 2012, a déjà procédé à 28 forages de 4115 mètres, avec un plan de travail définit qu’elle a permis d’élaborer à la suite de la revue de ses résultats.
Tout ce bric-à-brac dans le domaine énergétique et minier se poursuit en Mauritanie, au moment où le président Macky Sall du Sénégal vient de fustiger les contrats miniers en Afrique. En effet, le Chef de l’Etat sénégalais semble très remonté contre ce qu’il appelle la logique actuelle de l’exploitation des ressources minières dans le continent, dénonçant l’ignorance qui entoure « la juste rémunération des matières premières et la transparence dans les contrats d’exploitation ». La négociation des contrats miniers et pétroliers, dira-t-il en substance lors d’un discours devant le conseil d’administration de la fondation Open Society Initiative for West Africai (OSIWA), est une activité où l’expertise du continent reste encore limitée », insistant sur le fait que la plupart des pays africains sont « lésés dans ces contrats » avec les multinationales qui se ruent sur le potentiel de l’Afrique. En plus de s’accaparer la plus grande partie des ressources exploitées, dira-t-il en substance, ces multinationales privent les Etats africains de leur principal revenu, les impôts.
Ainsi, les Etats qui ne tiennent pas tête, voient leurs richesses exporter hors de leurs pays, sans réelles retombées sur leur développement économique et social. L’exemple du Gabon qui vient de mettre en demeure la société Addax Petrolum, filiale du groupe chinois Sinopec, en est une bonne illustration. En effet, le gouvernement gabonais a menacé la société de quitter le pays si elle ne respecte pas la réglementation nationale et internationale en vigueur, lui retirant d’office son permis de recherche à Obangué.
En Mauritanie, beaucoup de questions planent sur la rentabilité de l’exploitation-production dans le domaine minier et énergétique, avec cette panoplie de richesses tirée du sous-sol mauritanien et la paupérisation grandissante de l’Etat et des citoyens.
JOB
Source : L’Authentique le 23/04/2013{jcomments on}
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