Mauritanie : la diaspora laborieuse exaspérée des conditions changeantes de l’enrôlement à Paris

(Crédit photo : Kassataya)

Les travailleurs mauritaniens en France vont se lancer dans une bataille contre les défaillances administratives de leur ambassade en se rassemblant devant les locaux à Paris le 24 avril prochain.

La diaspora entend ainsi protester pacifiquement contre les mesures de plus en plus draconiennes et discriminatoires pour l’obtention de leurs papiers. Ce sit-in intervient dans un contexte ras le bol des tracasseries administratives nées de l’enrôlement des mauritaniens à l’étranger.

Depuis quelque mois les masses laborieuses mauritaniennes en France ne savent plus où donner de la tête face à une administration qui change quasi quotidiennement de visage pour durcir les conditions en rejetant même aujourd’hui le récépissé délivré par les autorités françaises. Une exclusion qui pourrait faire d’eux des éternels apatrides.

En quelque mois, jamais un enrôlement national n’avait fait coulé autant d’encre et d’indignation aussi bien en Mauritanie qu’à l’étranger comme en témoigne la colère des travailleurs mauritaniens en France qui en ont marre d’être traités comme des étrangers par leur propre représentation diplomatique .Et c’est pour protester contre cette discrimination incompréhensible qu’ils vont organiser un sit-in le 24 avril prochain devant l’ambassade à Paris. Un mécontentement général de la diaspora qui atteint aujourd’hui son paroxysme avec chaque jour de nouvelles conditions pour obtenir ses papiers. La dernière en date refus du récépissé délivré par les autorités françaises pourtant un document administratif valable au même titre que la carte de séjour sauf qu’il n’est valable que trois mois renouvelable. Autre casse-tête, l’original de l’acte de décès doit être authentifié par le tribunal de Nouakchott. Une pure aberration pour corser davantage le fameux sésame. Ce mécanisme de sélection ne date pas d’aujourd’hui. Au commencement de l’opération de recensement sur le sol national ce sont des enquêtes policières qui ont prévalu pour distinguer du vrai du faux mauritanien avant que le mouvement citoyen « Touche pas Ma Nationalité » bouscule la conscience de ceux-là même qui avaient l’intention de « dénégrifier »la Mauritanie. Il n’y a rien de plus trompeur que l’image véhiculée à l’ambassade de Mauritanie à Paris qu’il s’agit d’un enrôlement national. Scandaleuse apparence dont elle ne parvient plus à s’extirper. Une incapacité à ouvrir les yeux et dépasser l’esprit des instructions de Nouakchott qui nuisent à la bonne marche de l’administration en général. A chaque jour suffit sa peine pour tous les immigrés mauritaniens. Une double peine pour les travailleurs, étudiants et sans papiers qui sont confrontés quasi quotidiennement à la traque de la police française. Imaginer que certains ne sortent plus de leur cachette de peur d’être conduits dans les centres de rétention avant d’être refoulés vers leur pays d’origine .Les tracasseries administratives ne font qu’aggraver leur situation en France. Les procédures engagées par l’ambassade à Paris sont trop contraignantes et complètement éloignées des réalités des familles ou couples ou célibataires. Par exemple les mariages mixtes sont montrés du mauvais doigt coupables d’avoir choisi une étrangère comme épouse. Ce décalage entre la volonté politique et les pratiques politiques est vécu surtout par les travailleurs comme une discrimination absurde et une perte de temps incommensurable dans un pays qui ne leur fait pas beaucoup de cadeaux sur les conditions d’accueil. Au delà de ce fossé c’est l’improvisation constante qui caractérise le gouvernement de Ould Laghdaf qui a du mal à mettre en œuvre des réformes aussi nécessaires que le recensement biométrique. Dans quelques jours les travailleurs mauritaniens vont monter au créneau pour interpeller les autorités de Nouakchott à intervenir le plus rapidement possible pour simplifier les procédures qui commencent vraiment à exaspérer tout le monde. Signes précurseurs que la diaspora est prête à aller jusqu’au bout ..

Bakala Kane{jcomments on}

(Reçu à Kassataya le 18/04/2013)

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