La composition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), mise sur pied sur la base d’accords consensuels entre la majorité présidentielle et trois partis de l’opposition, reflète le choix circonstancié des partis dits dialoguistes, à l’exclusion de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) qui avait boycotté les assises.
Résultat, les sept membres de la CENI ont été choisis au sein des formations politiques de la majorité, de l’Alliance Populaire Progressiste (APP) de Messaoud Ould Boulkheïr et du parti El Wiam de Boïdiel Ould Houmeïd.
L’ancien haut fonctionnaire de l’Etat, aujourd’hui consultant en éducation et formation, Mohamed Mahmoud Ould Hmeyada soutient, dans une note qu’il nous a adressé et intitulé « Sur quelle base les sept sages de la CENI ont été choisis ? », avoir lui-même campé l’ossature de la commission électorale, sur une demande qui lui aurait été adressée le 22 avril 2012 par un de ses neveux. Il dit avoir suggéré une CENI à sept membres, des hommes âgés, dont le choix devait refléter la configuration du gouvernement et la répartition éthnogéographique du pays. Dans ce cadre, la commission devait comprendre un administrateur rôdé dans les opérations électorales (ministère de l’Intérieur), un diplomate (ministère des Affaires étrangères), un économiste financier (ministère des Finances), un magistrat (ministère de la Justice), un militaire ou homme de sécurité (ministère de la Défense), un éducateur homme de culture (Ministère de l’Education Nationale ou de la Culture) et un docteur en santé publique (ministère de la Santé).
La répartition géographique et ethnique exigerait, selon lui, de prendre un représentant par région, l’Est (les deux Hodhs), le Nord (Adrar, Inchiri, Tiris Zemour et Nouadhibou), le Sud-Est et le Sud (Assaba et Guidimagha), le centre (Tagant, Brakna et Gorgol), et l’Ouest (Trarza). Soit, quatre Maures, un Hartani, un Pulaar et un Soninké, les wolofs et la multitude des tribus maures ne pouvant, selon lui, avoir de place.
Encadré :
La CENI fixe les législatives-municipales au 1er octobre 2013 Selon des sources de presse, la CENI aurait retenu le 1er octobre 2013 comme date du premier tour des élections législatives et municipales en Mauritanie, avec un second tour fixé au 15 octobre. Un recensement à vocation électorale de soixante jours, confiée à l’Office national de la statistique, devra démarrer au mois de mai. L’élaboration de la fiche électorale et la réception des dossiers de candidature devront suivre aussitôt après le recensement.
La configuration actuelle de la CENI semble bizarrement, à quelque variante près, lui donner raison. Jugez-en. Aujourd’hui, la CENI est dirigée par Abdallahi Ould Soueid’Ahmed, un Hartani de Boutilimit représentant Messaoud Ould Boulkheïr, quatre Maures que sont Moulaye Ahmed Ould Hasni, du Hodh Charghi, prétendument balancé par le Premier ministre, et qui tout comme, Memed Ould Ahmed, un Laghlal du Hodh Gharbi, représenterait l’UPR, Ahmed Ould Ghnahallah, un Adrarois né à Boutilimit et qui représenterait ainsi le Nord, plus Mohameden Ould Bâgue, le représentant de Boïdiel et ressortissant du Trarza. Les Pulaar ont comme représentant, Dr.Bâ Mohamed Lemine cardiologue du Gorgol, et les Soninkés, Dr.Mantita Tandia du Gorgol.
Ainsi, dans la configuration actuelle, le groupe Messaoud-Boïdiel détiendrait en principe 3 voix et demi en cas de vote, si l’on comptabilise les 2 voix du président, celle de Mohameden Ould Bâgue et une demi-voix, celle de Ould Ghnahallah pour sa naissance boutilimitoise. L’astuce de Messaoud, qui aurait prouvé par son choix sa grande maturité politique et sa finesse dans les intrigues politiciennes, aurait été d’avoir choisi, le Dr. Vétérinaire, Abdallahi Ould Soueid’Ahmed, finalement choisi comme président de la CENI parce qu’il était le plus âgé de l’assemblée.
JOB
Source : L’Authentique le 04/04/2013{jcomments on}
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