Journée du 25 mars : Les illusions de la réconciliation

(La prière de l'absent à Kaédi . Crédit photo : anonyme)

Les jeunes du Mouvement TPMN et les autorités publiques continuent d’emprunter des chemins diamétralement opposés sur la célébration de la journée de la réconciliation que les officiels ont commémoré hier au moment où le mouvement est convaincu que la concorde est à refaire de A à Z pour devenir une réalité admise par tous les mauritaniens sans distinction aucune.

Les leaders, militants et sympathisants du Mouvement ‘’TPMN’’ ne veulent pas emboîter le pas aux dignitaires de la République. Décidément, ils aiment aller à contre-courant de la volonté de ces derniers pour manifester justement leur ras-le-bol par rapport aux différentes décisions prises par les autorités publiques. La preuve, ces jeunes gens ont organisé un meeting populaire hier 25 à quelques encablures de la mosquée Qatari e pour dire tout haut: «Nous rejetons la journée de réconciliation imposée aux Mauritaniens. Et nous exigeons le jugement des coupables de crimes contre les noirs». La journée du 25 mars a été désignée, comme la «Journée nationale de la Réconciliation en Mauritanie sous le magistère du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Mieux le 25 mars 2009 le président Mohamed Ould Abdel Aziz avait présidé à Kaédi la prière de l’absent à l’âme des disparus suite aux douloureux événements de 1989. Nonobstant ces mesures d’apaisement des autorités, Wane Abdoul Birane, le coordinateur de TMPN et ses compagnons de lutte réclament régulièrement que justice soit faite pour les disparus notamment par la comparution des auteurs des barbaries des années de braise. Pour le Chef de file du TPMN, cette journée de réconciliation ne peut se dissocier de préalables dont l’association des parents des victimes à sa détermination, estimant que le fait qu’elle soit imposée de manière unilatérale lui enlève toute crédibilité. Wane Abdoul Birane n’a pas manqué également d’évoquer les autres problèmes parallèles à cette réconciliation de façade dont ceux des rapatriés particulièrement leurs conditions difficiles de vie dans les camps de réfugiés, l’expropriation des terres et du bétail.

Ce qu’il faut faire pour une véritable réconciliation
Réagissant à cette journée de réconciliation, la seconde aile dissidente du TPMN dirigée par Alassane Dia, jugeant la dissolution de l’ANAIR pour s’effacer devant l’ Agence Nationale de Lutte contre les Séquelles de l’Esclavage de l’Insertion et de Lutte contre la Pauvreté (ANLSESILP) comme un stratège astucieux destiné à dresser les populations victimes de racisme et d’exclusion les unes contre les autres, a mis en en garde le régime contre, ce qu’elle appelle des dérives préjudiciables à l’existence même de la Mauritanie. Pour cette branche active, la réconciliation véritable demeure fonction de la concrétisation de plusieurs revendications régulièrement portées à la connaissance des pouvoirs publics dont l’abrogation de la loi d’amnistie de 1993, la levée immédiate de l’état de siège et l’ arrêt des persécutions contre les Noirs ainsi que la redéfinition des termes de la cohabitation entre les différentes communautés nationales. Des préalables que l’aile estiment indispensables pour que la lumière soit faite sur les pages les plus sombres de l’histoire de la Mauritanie, que la vérité soit dite et que la justice soit prononcée en vue de favoriser la paix des cœurs ainsi que pour bannir à jamais l’exclusion fondée sur le racisme et l’origine sociale à travers un débat national ouvert à tous.

Camara Mamady et MOML

Source  :  Le Rénovateur le 26/03/2013{jcomments on}

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