L’Algérie et la Mauritanie ont signé jeudi 21 mars de nouveaux accords de coopération dans les domaines de l’emploi, de la pêche, de l’énergie, de l’agriculture et d’autres encore.
Bien que la 17ème session de la Haute commission mixte réunie à Nouakchott ait essentiellement porté sur la mise en œuvre d’accords de partenariat, le Premier ministre mauritanien Moulaye Ould Mohamed Laghdaf et son homologue algérien Abdelmalek Sellal ont également mis cette occasion à profit pour parler des problèmes de sécurité conjoints.
« Cette rencontre intervient à un moment où la région et le monde entier connaissent de profondes transformations et font face à de grands défis qui exigent de nos deux pays d’ouvrir une nouvelle page de leur partenariat », a déclaré Ould Mohamed Laghdaf.
De tels défis requièrent des efforts conjoints, a-t-il ajouté, « pour barrer la route à tout ce qui est de nature à menacer la sécurité et la stabilité de nos deux pays ».
« La tenue de cette commission vient concrétiser la volonté sincère des deux peuples d’entamer un nouveau départ du processus de coopération et de partenariat entre les deux pays », a ajouté le chef du gouvernement mauritanien.
Un avis partagé par le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, qui a déclaré que cette rencontre concrétise « la volonté politique qui anime les dirigeants des deux pays et leur souci constant de rehausser et d’élargir les relations de coopération dans l’intérêt des deux peuples ».
« Nous avons discuté également de questions sécuritaires, en particulier du problème crucial vécu par la région du Sahel et par l’Etat du Mali plus particulièrement, ainsi que de l’importance de trouver une solution à la stabilité et à la sécurité de la zone. Il y a une convergence de vue sur cet aspect », a-t-il indiqué.
Le Mali est une préoccupation particulière pour le Premier ministre algérien.
Dès son arrivée à Nouakchott, il a lancé un appel à la communauté internationale visant à « mettre fin aux exactions dans le Nord-Mali » et mis en garde contre « des réactions d’ordre tribal et racial qui ne feront que compliquer la situation dans ce pays ».
« Les deux pays sont attachés à l’unité du Mali, à la lutte déterminée contre le terrorisme et la criminalité, à ouvrir un espace pour le dialogue pour résoudre le problème au Mali, car le dialogue est l’unique voie consensuelle entre toutes les parties », a déclaré Sellal.
« Ce n’est pas un hasard si M. Sellal a beaucoup insisté sur l’importance de la coopération et de la coordination sécuritaire entre les deux pays pour faire face aux défis induits par la crise au Mali », a estimé le professeur Sidati Ould Cheikh, spécialiste des affaires maghrébines.
Rappelant l’étroite coopération militaire entre les deux pays, Ould Cheikh a souligné le renforcement du dialogue au cours des dernières années.
« En avril 2010, les deux pays qui sont les plus touchés par les actions d’al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et d’autres groupes criminels armés ont pris l’initiative de créer un Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) », a-t-il rappelé.
Jidou Ould Sidi, spécialiste de la sécurité, a souligné pour sa part que l’Algérie et la Mauritanie avaient été « les premiers à comprendre la nécessité de coopérer dans le domaine de la lutte contre le terrorisme ».
Les deux pays ont, d’un commun accord, « décidé de mener une lutte sans merci contre les groupes terroristes ».
Bakari Gueye
Source : Magharebia le 22/03/2013{jcomments on}
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