Zapper la justice

(Crédit photo : Georges Gobet / AFP)L’affaire Ould Khoumani continue de défrayer la chronique. L’argent disparu des militaires devrait réserver encore bien de surprises. Depuis l’arrestation du « revenant » (au Maroc où il serait inscrit comme sahraoui revenu des camps de Tindouf !!!), c’est le silence radio sur la question.

Aucune voix officielle ne s’est levée à propos. La gendarmerie nationale s’est vue confiée les investigations par la hiérarchie militaire, sans que la justice n’en soit informée. Des arrestations ont été opérées dans ce cadre auprès de cercles cibles, visiblement sans mandat d’arrêt préalable ! Le tout dans un silence à couper le souffle !

Ce qui devait être une simple affaire civile sur fond d’abus de confiance est en train de devenir un grand chantage militaro-civile qui risque bien d’aboutir à une "choubeiquette". Entendez un deal léonin qui balancera des têtes et détruira des fortunes, sans que les pieds de l’éléphant ne soient remués d’un pouce et ne touchent à la porcelaine.

Depuis bientôt trois semaines, des « suspects » sont en état d’arrestation par la gendarmerie qui élargit ses « cueillettes » au fur et á mesure que l’on fait avancer le dossier. Des hommes d’affaires qui ne sont pas « alignés » sont interpelés, des ennemis politiques sont sciemment ou accidentellement « mouillés ». Question de neutraliser une furia qui commence à rugir d’on ne sait où. Des anciens compagnons d’armes, vieux routiers de la « méthode » de fructifier l’ordinaire et le reste sont aussi invités pour quelques explications. Des amis de « l’ennemi » sont constamment mis en garde ; placés sur le rétroviseur, ils savent qu’ils peuvent être interpellés à tout moment. Aucun militaire n’est encore interrogé. Le vol et le détournement ne sont commis que par les civils ! Le souci est ainsi très clair : garder l’affaire loin des gros et gras chats de la caserne. La gabegie au grade de Colonel ou de Général, on ne connait pas. Ici, c’est la rigueur de la gestion et le ventre en quarantaine. Circulez, il n’y a rien à voir. Un soldat discipliné, dans une armée cadrée sur mesures, voire tribalisée, ne dénonce pas son chef, fût-il le plus grand blanchisseur du fric de l’armée ! Et puis, le chef n’a-t-il pas toujours raison, même s’il est en caleçon ? Alors autant rester au garde à vous et attendre que des instructions soient données pour les débiter devant les enquêteurs ! D’où cette précaution qui équivaut à un secret-défense de ne pas mêler les juges dans l’affaire qui doit se résoudre dans un cadre strictement militaire. Les civils impliqués obéiront à la règle qui consacre le fait que le militaire prime sur le civil, en toutes circonstances. Même en termes de droits et de …liberté de se défendre, de parler et d’agir en toute impunité !

Partant, on s’achemine tranquillement vers un traitement particulier de cette affaire qui a vu pourtant plus de 500 millions d’ouguiyas des comptes de l’armée nationale, disparaître. Déjà, le silence qui entoure cette affaire est en train de se transformer. Il y a comme un pourrissement qui tend à conduire vers une impasse destinée à faire oublier l’affaire avant de l’étouffer par un arrangement alambiqué, même si l’ex-sahraoui-marocain redevenu mauritanien se dit être plus fauché que le rat d’une église á Tichitt ! La grande muette saura faire avec. Elle qui vomit du tout. Le fric y compris ! Ses galonnés soucieux de faire la courbette au cousin du bien côté du moment sauront sûrement se sortir d’affaire sans dommages collatéraux.

Respect, chers chefs ! Garde à vous ou garde debout, c’est du pareil chez nos autres civils.

Amar Ould Béjà

Source  :  L'Authentique le 21/03/2013{jcomments on}

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