Vie pénible des dockers : Sit-in des esclaves des temps modernes

(Sit-in pacifique des dockers du PANPA. Crédit photo : Le Rénovateur)

Ils n’ont pas des maîtres particuliers identifiables pour faire l’objet de mises en garde et de dénonciation ferme des Organisations de défense des droits de l’homme et des partis politiques contre leur dure situation d’esclaves des temps modernes soumis à des travaux physiques intenses contre des miettes.

Ils sont apolitiques et refusent que leur juste cause soit instrumentalisée à des fins qui ne les servent pas nécessairement. I
ls n’ont rien à envier aux vrais asservis privés certes de leur liberté contre des services matériels infimes alors qu’étant affranchis, ils subissent les sévices quotidiens insupportables de la sous-location permanente de leurs biceps pour des corvées engrangeant des profits énormes. Ce sont les dockers en général, particulièrement les mauritaniens doublements victimes de l’esclavage dans ses versions classique et contemporaine, occupant sporadiquement les rues pour exiger une rémunération digne proportionnelle à l’effort physique fourni.
Les dockers du Port Autonome de Nouakchott sont sortis de nouveau protester contre l’injuste exercée contre eux par les employeurs, essentiellement circonscrite à des rémunérations fortement disproportionnées à l’effort de travail consenti dans le débarquement ou le chargement des cargaisons. Dans leur récente manif organisée à El Mina ces porteurs ont voulu surtout insisté sur le caractère pacifique de leur mouvement, loin de toute instrumentalisation politique, précisant que leur objectif fondamental est de lever les injustices et de bénéficier de leurs droits légitimes en leur payant les efforts de leurs sueurs. Selon alakhbar, citant le porte-parole de ces employés non permanents Chems Ould Habib, le sit-in pacifique ouvert est destiné à rappeler leurs doléances multiples dont en premier la construction d’un dispensaire, la fourniture d’une ambulance et la déclaration des travailleurs à la CNSS.
Au nombre de 7575 chargeurs, les manifestants ont réitéré au cours de leur manif sans heurts qu’ils agissent loin de la politique, qu’ils ne sont affiliés à aucun syndicat professionnel et qu’ils n’avaient jamais appartenu à un quelconque mouvement, rappelant tout simplement qu’ils sont victimes d’une surexploitation physique « plus dure que les massacres et la destruction qui se déroulent sous nos yeux en Syrie et en Libye » dit l’un d’eux. Le cri des dockers de Nouakchott ne peut être dissocié de celui de leurs collègues de Nouadhibou, qui avaient manifesté dernièrement pour revendiquer eux aussi de meilleures conditions de vie et de travail. C’est également le même cas à Zouerate, où les journaliers exigent de conditions meilleures dont une augmentation des salaires, un logement et une révision à la hausse des indemnités. A titre d’exemple pour illustrer le train de vie pénible de ces manutentionnaires, il faut rappeler que ces travailleurs déchargeaient récemment une tonne de Riz contre alors le prix du sac avoisine les 10.000 um. Quand ils s’étaient mobilisés pour réclamer plus, ils avaient été violement brutalisés par les forces de l’ordre.

Md O Md Lemine

Source  :  Le Rénovateur le 21/03/2013{jcomments on}

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