Lancé le 25 février dernier, l’enrôlement des mauritaniens à l’étranger et notamment en France suscite l’indignation des associations et ONG défenseurs des droits de l’homme et les partis politiques mauritaniens comme l’Union des Forces pour le Progrès (UFP) et l’Alliance pour la Justice et la Démocratie Mouvement pour la Rénovation (AJD-MR),
deux partis mauritaniens proches de la communauté négro mauritanienne qui sont montés au créneau cette semaine pour dénoncer le caractère discriminatoire de ce recensement à l’ambassade de Mauritanie à Paris et en appellent au bon sens des autorités de Nouakchott .
Il y a le principe. Un recensement doit être irréprochable. Mais déjà depuis sa mise en place en 2011 en Mauritanie le recensement biométrique avait suscité des polémiques au sein des négro mauritaniens sur la finalité de cette opération l’une des plus importantes modernisations de l’Etat-civil depuis l’indépendance en 1960 mais malheureusement qui la considère comme une « dénégrification » de la Mauritanie d’où l’avènement du mouvement citoyen « Touche pas a ma Nationalité » qui a permis d’en limiter les dégâts. A l’extérieur du pays l’enrôlement des mauritaniens en France a effectivement démarré le 25 février dernier à l’ambassade de la Mauritanie à Paris. Grande surprise. Parmi le document exigé figure en bonne place le titre de séjour. Une procédure qui exclut ainsi des milliers de mauritaniens, les sans papiers et les mauritaniens ayant la double nationalité. sA Nouakchott, L’UFP de Ould Maouloud et l’AJD-MR de Sarr Ibrahima s’indignent cette semaine du caractère discriminatoire de cette méthode et pointent du doigt le fonctionnement anormal de l’administration mauritanienne. Pour l’AJD-MR la diaspora vit actuellement le même calvaire que les étrangers noirs africains en Mauritanie confrontés à des traques et expulsions régulières. Une comparaison avec raison qui accuse le régime de Ould Aziz qui fait de ce recensement biométrique un outil de discrimination et d’exclusion de certains mauritaniens. C’est le sens des résultats de l’enquête menée récemment par le site électronique Kassataya qui a abouti à la conclusion que les mauritaniens de la diaspora en France n’ont pas les mêmes droits que leurs compatriotes par exemple en France et en Côte d’Ivoire. La carte de séjour est exigée dans le premier pays alors qu’il suffit de présenter un simple document d’état civil mauritanien à défaut même une carte consulaire dans l’autre. Deux poids deux mesures ou des fractures qui cachent mal le vrai sujet. L’UFP appelle Nouakchott à lever toute équivoque et reste favorable pour la mise en place d’une commission comprenant le personnel de l’ambassade et un ou des représentants des travailleurs de la diaspora pour permettre le recensement de tous les mauritaniens à l’étranger .Au de-là de l’exigence du titre de séjour c’est la question de la double nationalité qui est mise en cause. Le processus d’y accéder implique un parcours de combattant parce son acquisition est trop dépendante d’une seule personne, le bon vouloir du président de la République. Depuis la réforme aucun bi-national n’a jusqu’ici bénéficier de ce recours .Il faudra réformer la réforme. Un prochain chantier qui devra interpeller tous les politiques toute tendance confondue pour ne pas faire encore des milliers de réfugiés et d’apatrides dans le monde.
Bakala Kane{jcomments on}
(Reçu à Kassataya le 21/03/2013)
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