Les diplomates européens chez Tawassoul : Le parti islamiste soigne-t-il son image ?

(Crédit photo : Le Rénovateur)

Les partis politiques d’obédience islamiste qui pullulent dans le monde arabo-musulman ne bénéficient pas souvent d’une bonne image auprès de l’Occident en raison des violences régulières commises contre l’humanité par des extrémistes sans foi ni loi, perpétrant leurs barbaries sous le sceau du djihad islamiste.

Une fausse perception qui porte fortement préjudice à des formations politiques islamistes modérées prônant plutôt dans leur combat la lutte pacifique, le respect d’autrui et condamnant totalement les excès .
La rencontre tenue mardi entre des diplomates européens avec les leaders de Tawasoul, dont l’objectif n’a pas été porté encore à la connaissance de l’opinion s’inscrirait vraisemblablement dans l’ optique visée par cette formation portant à édifier ces poids lourds de la politique étrangère sur certaines vérités du parti indispensables aussi bien à clarifier pour dissiper d’éventuels préjugés que ces interlocuteurs peuvent manifester que pour désavouer les dossiers sombres dressés constamment dans les coulisses par le pouvoir pour diaboliser et accabler la lutte politique paisible mené par ce parti pour associer le peuple à son projet de société pour le pays
Comme tout parti islamiste au profil écorné par le mauvais usage fait à cette appellation, Tawassoul a cruellement besoin de se donner une meilleure visibilité en cette période où il vient d’hériter la présidence en exercice de la COD et ou également, il est présenté comme étant l’unique formation politique de l’opposition qui prône, en raison de sa popularité, une participation aux futures élections législatives et municipales si elles arrivent à s’organiser, présentant du coup une possible décrispation politique dans un espace ou la gauche et la droite se haïssent réciproquement au point d’être sur le point de s’entretuer pour réaliser des desseins personnels.
Une option de participation qui n’exige pas l’organisation de nouveaux pourparlers avec les autres partis privilégiant le boycott tant qu’un consensus n’a pas été convenu entre tous les protagonistes politiques mauritaniens protagonistes.
Le parti Tawassoul est également mal vu par les abolitionnistes de l’esclavagiste qui accusent ce parti de prôner le discours favorisant l’ordre féodal alors que Paris, l’un des principaux partenaires de la rencontre venait récemment de saluer à travers le Quai d’Orsay le noble combat mené par l’IRA.
Sur le plan sous régional, le parti d’obédience islamiste s’était farouchement opposé contre l’intervention internationale notamment française au Mali, d’où les raisons que ce parti devra présenter à aux diplomates européens pour convaincre sur une attitude paradoxale face à des groupes armés auteurs d’exactions barbares.
Sur un autre plan non des moindres, en promettant un retour exceptionnel et des meetings populaires de la COD à partir du mois d’avril prochais, le nouvel héritier du flambeau de lutte de l’opposition radicale, Mohamed Jemil Ould Mansour laisse planer beaucoup de points d’interrogations, dés lors où ces engagements rappellent à la lumière des expériences meurtrières du printemps arabe, qu’il y aurait peut-être péril dans la demeure, et qu’au niveau diplomatique, les mesures sécuritaires devraient être renforcées, pour éviter le scénario de l’ambassadeur américain à Benghazi en Libye . Tawassoul avait besoin à ce niveau de susciter une meilleure visibilité des ambassadeurs européens sur la ligne pacifique du parti, surtout qu’en affirmant que la Mauritanie n’a pas de problèmes électoraux mais souffre plutôt de sa gestion arbitraire et personnalisé par un régime corrompu, il ravit incontestablement la vedette à ses autres pairs de la COD, en se prêtant à des conciliabules de nature à sortir le pays de l’impasse loin de toute confrontation stérile avec le régime en place.
Reste à savoir si les responsable de Tawassoul présents à ce tête-à-tête franc, sincère et cordial dont son président Mohamed Jemil Mansour, la leader Mme Ndaw Coulibaly, le secrétaire général Hamdi Ould Brahim et le membre du conseil de la Choura Mohamed Ould Mohamed Moussa ont réussi à faire passer leur message non violent et leur disposition politique pour désamorcer la crise politique nationale, où si encore les diplomates, prudents à leur habitude, restent certains que toute cette tactique relève du domaine de la politique politicienne et que l’habit ne fait pas le moine, à entendre par là qu’un islamiste reste toujours otage de sa foi malgré ses moments de tolérance.

Md O Md Lemine

Source  :  Le Rénovateur le 15/03/2013{jcomments on}

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