Mauritanie : la COD en quête d’un second souffle

(Crédit photo : anonyme)

La Coordination de l’opposition mauritanienne vient de faire un pas en avant dans le long bras de fer qui l’oppose avec le pouvoir depuis Juillet 2009.

Dans une déclaration publiée ce début de semaine à Nouakchott elle a laissé entendre qu’elle participera aux législatives prochaines si et seulement si elle a une garantie de la neutralité de l’Etat, des élections libres et transparentes non conduites par la CENI actuelle et une préparation technique suffisante.

Si l’objectif de l’opposition était d’être lisible et crédible, c’est presque réussi. C’est surtout la preuve que les principaux chefs de la Coordination Ould Daddah du RFD Ould Maouloud de l’UFP et Ould Mansour de Tawassoul et nouveau président en exercice sont déterminés à précipiter le départ de Ould Aziz, une des revendications capitales depuis maintenant plus d’une année qui achoppe sur le dialogue inclusif résultant des accords de Dakar. Après trois années d’échec la COD veut maintenant en découdre une bonne fois pour toute avec le régime de Ould Aziz en prenant comme témoin le peuple pour organiser dans les jours à venir des luttes populaires pour déjouer les calculs du président mauritanien qui consistent à rééditer son exploit de 2009.Il est vrai que le retard exprès des législatives et municipales qui a entraîné un vide juridique et l’instrumentalisation de la fronde politique ont escamoté le débat public et rendu dans l’opinion que les mauritaniens ont comme occupation première en tête, la résolution de la crise économique et sociale. Il s’agit aujourd’hui de sortir de cet amalgame et de ce dialogue des sourds agaçant et avancer. Les exigences formulées cette semaine vont dans le bon sens d’une normalisation des relations entre l’opposition et la majorité avec en toile de fond un toilettage de la CENI d’abord sans lequel un contrôle fiable du fichier électoral est impossible. Ensuite le deuxième chantier porte sur la modification de la loi , la neutralité de l’Etat, l’administration et le financement des campagnes .C’est une réforme indispensable pour la transparence des élections et une garantie pour l’opposition mais son application demande plus de temps et plus de concertation nationale. L’Etat bras armé de la démocratie devrait être en mesure de corriger cette erreur .Jusqu’ici les différents chefs de l’opposition se sont préoccupés plus à prêcher pour leur propre parti se souciant peu des militants et sympathisants voire de l’intérêt du citoyen. Il faut maintenant les y associer en fédérant toutes les bonnes idées et agir ensemble. Et c’est sans timidité aucune que la COD fixe ces réformes nécessaires pour des élections consensuelles et qui pourraient permettre à la Mauritanie de se doter de bonnes institutions pour une bonne gouvernance. Pour y parvenir, il est primordial que Ould Aziz réponde favorablement au moins à la moitié des exigences. Il le faut pour le pays. C’est à nouveau une aubaine offerte pour que la société mauritanienne en soit gagnante. Sinon il appartiendra à la COD d’en tirer les conséquences en jouant sa dernière carte, le boycott et la poussée populaire pour empêcher toute élection.

Bakala Kane{jcomments on}

(Reçu à Kassataya le 13/03/2013)

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