Les Harratines célèbrent le 35ème anniversaire d’El Hor

(Crédit photo : El Hor)

Mardi 5 mars 1978 à mardi 5 mars 2013 : Trente cinq ans déjà depuis la naissance du premier mouvement contestataire créé par une douzaine d’anciens esclaves réclamant la promotion de la couche Harratine à laquelle ils appartiennent.

L’occasion était toute belle pour une aile de ce mouvement conduite principalement par le Secrétaire Général de la CLTM et Président du conseil national du parti Moustaqbal Samory Ould Beye et Mohamed Ould Bourboss Président de ce parti de célébrer cet anniversaire. Pour cela, l’ancienne maison des gens a pratiquement refusé du monde. Elle était archicomble. La mobilisation populaire était impeccable. C’était toute la Mauritanie, dans sa diversité. Evidemment, le public était à 90% constitué de Harratines dont certains sont venus de la Mauritanie des profondeurs pour assister à la fête de leur communauté. Beaucoup d’interventions sur la problématique de l’esclavage. Des chercheurs se sont succédé sur l’estrade. Des Faqihs et des anciens militants dont un ou deux membres fondateurs ont aussi pris la parole. Des troupes artistiques se sont produites sur scène. L’une d’elle a particulièrement attiré l’attention du public avec ses excellents flûtistes qui à travers des airs émouvants ont voulu retracer toutes les souffrances que les anciens esclaves subissaient lors de la poursuite des troupeaux du maître, au puits ou dans les champs. A la fin de la cérémonie, Samory Ould Beye très ému a prononcé un discours dans lequel il a rappelé l’historique de la genèse du mouvement El Hor et les objectifs pour lesquels il a été fondé. Selon lui, contrairement à ce que pensent certains Harratines, les raisons qui ont poussé en mars 1978 la douzaine de cadres a créer ce mouvement sont quasiment toujours les mêmes que celles qui justifient son maintien aujourd’hui, car rien de fondamental n’a encore changé du point de vue des conditions dans lesquelles vit la communauté qu’il a pour objectif principal de promouvoir et d’émanciper. La nécessité ou non de maintenir le mouvement El Hor a été au centre d’une forte polémique au sein de la communauté au point que des cadres de l’Alliance Progressiste Populaire ont quitté le parti pour aller fonder un autre dénommé El Moustaqbal qui n’a reçu son récépissé de reconnaissance qu’il y a quelques mois. Un autre groupe dont le Président de l’Assemblée Nationale Messoud Ould Boulkhair estime que l’action d’un mouvement comme El Hor n’est plus d’actualité à l’heure où toutes les formations politiques et les organisations de la société civile s’élèvent dans leurs programmes contre l’esclavage et appellent à la réhabilitation de la communauté Harratine et que l’Etat a mis en branle tout un arsenal juridique condamnant et criminalisant la pratique de celui ci. La balle est, selon ce groupe, dans le camp des esclaves et des Harratines. Aux premiers de se libérer ou de rester en esclavage. Aux seconds de s’émanciper ou de rester en rade.

Source  :  Le Calame le 06/03/2013{jcomments on}

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