Le président nigérien Mahamadou Issoufou a conclu hier sa visite de 48 h en la Mauritanie par la tenue d’une conférence de presse conjointe avec le chef de l’Etat Mohamed Abdel Aziz au palais présidentiel au cours de laquelle les deux dirigeants se sont appesantis longuement sur les visions communes de deux dirigeants sur les grandes questions qui préoccupent la sous région particulièrement le conflit malien.
Une rencontre avec les médias précédée par la signature d’un protocole d’accord sur des concertations régulières au niveau bilatéral, visant à renforcer la coopération bilatérale et à intensifier les contacts et les échanges entre les deux Etats.
Dans cette conférence, les deux présidents se sont montrés fermes dans leur politique de lutte contre le terrorisme notamment leur refus de toutes les concessions permettant aux groupes armés d’avoir des répits tels que l’engagement de pourparlers ou le paiement de rançons pour la libération d’otages. Dans son intervention, le président mauritanien a affirmé que la Mauritanie et le Niger partagent des vues identiques sur la nécessité de lutter contre le terrorisme et le rejet de la négociation avec les terroristes. Une assertion réitérée par son homologue nigérien M. Issoufou Mahamadou : « notre position est une position qui tient compte un peu de certaines réalités. Elle est d’ailleurs partagée par tous: par nos voisins, par les pays du champ, par des pays qui sont même au délà du champ. Nous n’avons jamais voulu, ces derniers temps, nous engager militairement pour deux raisons. D’abord, nous avons dit qu’il y a deux problèmes au niveau du nord du Mali: il y a le problème du terrorisme lié à la présence de terroristes depuis les années 2001 et tolérée malheureusement par le pouvoir central du Mali, soit depuis douze ans. Il y a un problème récurrent que posent régulièrement les populations du Nord Mali. Des revendications parfois légitimes liées aux infrastructures de base, à la santé, à l’eau, à l’électricité, aux routes, à l’éducation. Ce sont des revendications qui sont justifiées. Mais il y a en plus de cela des revendications fallacieuses qui sont inacceptables, ce sont celles qui touchent le Mali en tant qu’Etat: la partition du Mali. Là, on a toujours été contre, on a condamné et on a toujours refusé ces revendications et on l’a signifié clairement aux mouvements rebelles du Nord Mali ». Les deux Etats partagent également la même vision en matière de lutte contre le terrorisme. En effet, dans cette conférence de presse commune, le chef de l’Etat a tenu des propos reconnus à son pair mauritanien qualifiant les groupes armés d’extremistes qui ignorent les lois, qui ignorent la morale, qui ignorent tout ce qui peut amener les individus à vivre et à cohabiter ensemble, précisant que Niamey comme Nouakchott n’a jamais accepté d’engager des négociations avec des criminels. Evoquant les relations entre le Niger et la Mauritanie, il a indiqué que les deux pays ont une commission mixte créée en 1989, qui malheureusement n’a jamais fonctionné mais dont instruction a été faite pour l’activer pour le bien des deux Etats. Notons enfin que les deux pays ont signé à l’occasion de ce séjour du chef de l’Etat nigérien un protocole d’accord sur des concertations régulières au niveau bilatéral, visant à renforcer la coopération bilatérale et à intensifier les contacts et les échanges entre les deux pays. Il traduit aussi la volonté des dirigeants des deux pays de hisser les relations bilatérales à un niveau plus élevé et de dynamiser les mécanismes de la coopération bilatérale.
Md O Md Lemine
Source : Le Rénovateur le 05/03/2013{jcomments on}
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