Un soldat français, un légionnaire du 2e Régiment étranger de parachutistes, a été tué au Mali lors d’ »un accrochage sérieux » dans le nord du pays qui a également causé la mort de plusieurs « terroristes », a annoncé mardi François Hollande à Athènes.
Il s’agit du deuxième mort français depuis le début de l’opération Serval le 11 janvier.
Interrogé par des médias français en marge d’un déplacement à Athènes, le chef de l’Etat a expliqué que ces combats meurtriers étaient intervenus mardi lors d’une opération des forces spéciales, encore en cours, dans le massif montagneux des Iforhas, dans le nord du Mali.
« En ce moment, nous avons des des forces spéciales qui sont au nord du Mali et qui interviennent dans une zone particulièrement délicate – le massif des Iforhas – là où des groupes terroristes se sont retranchés », a expliqué François Hollande.
« Il y a eu un accrochage sérieux, avec plusieurs morts du côté des terroristes mais un mort aussi du côté français », a-t-il ajouté.
« Nous voyons que nous sommes maintenant dans la dernière phase de l’opération au Mali (…) », a dit le président.
Il s’agit d’ »aller jusqu’au bout, c’est-à-dire l’arrestation des derniers chefs ou groupes terroristes qui demeurent à l’extrême nord du Mali. C’est dans le cadre de cette opération qu’il y a eu cet accrochage qui n’est pas terminé et a hélas conduit un légionnaire à perdre la vie ».
Le légionnaire tué est le sergent-chef Harold Vormezeele, a précisé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian dans un communiqué. « Sous-officier de la section de commandos parachutistes du 2e Régiment étranger de parachutistes (REP) de Calvi, Harold Vormezeele a été tué lors de combats menés contre des groupes terroristes à 50 km au sud de Tessalit », a-t-on précisé.
Sept français enlevés dans le nord du Cameroun
Sept touristes Français, dont quatre enfants, ont été enlevés mardi dans l’extrême-nord du Cameroun à la frontière du Nigeria, pays voisin dans lequel sept employés étrangers d’une société de construction libanaise ont été kidnappés ce week-end par le groupe islamiste nigérian Ansaru.
« J’ai appris qu’il y avait eu sept compatriotes qui avaient été enlevés au Cameroun – trois adultes, quatre enfants de la même famille – par un groupe terroriste que nous connaissons et qui est au Nigeria », a déclaré M. Hollande, interrogé par des journalistes au cours d’un déplacement dans la capitale grecque.
Selon lui, « la plus grande probabilité, c’est qu’ils soient emmenés au Nigeria. Donc nous faisons tout pour éviter qu’ils soient retenus dans ce pays. Nous devons avertir aussi tous les touristes dans cette zone du Cameroun d’éviter de s’exposer et nous devons aussi tout faire pour retrouver nos compatriotes ».
Ces enlèvements de Français dans la grande région ouest-africaine ont lieu à la suite de l’intervention française au Mali contre les jhadistes.
Dans sa revendication lundi, le groupe Ansaru s’est justifié en raison « des transgressions et des atrocités commises envers la religion d’Allah (…) par les pays européens dans plusieurs endroits dont l’Afghanistan et le Mali ».
Ansaru avait également cité le soutien de la France à l’intervention armée en préparation au Mali pour justifier l’enlèvement en décembre 2012 d’un autre Français, Francis Collomp.
Le groupe a également revendiqué une attaque le 19 janvier dans le centre du Nigeria qui a tué deux soldats en partance pour le Mali.
Le rapt, des Français survenu près de la frontière avec le Nigeria, avait été annoncé peu auparavant par une source proche de l’ambassade de France à Yaoundé et par une source sécuritaire camerounaise.
« Nous avons de forts soupçons sur la secte islamiste (nigériane) Boko Haram » a affirmé à l’AFP mardi une source sécuritaire camerounaise sur place.
« Nous sommes à peu près convaincus qu’ils sont déjà à l’intérieur du Nigeria. Il n’y a qu’un marécage qui sépare Dabanga du Nigéria (.) nous sommes sur les lieux avec le gouverneur et tout son état major », a poursuivi cette même source.
Selon une source au parc de Waza (nord) qui a demandé l’anonymat, « les touristes étaient allés visiter le parc hier. Ils ont dormi au campement touristique du parc d’où ils sont partis ce matin ».
Un diplomate occidental dans la région a indiqué à l’AFP que « six ravisseurs armés sur trois motos ont enlevé une famille composée des parents, de leurs 4 enfants et de leur oncle à Dabanga, au Cameroun, à 45 km, sur la Nationale 1. Ils se seraient dirigés vers le Nigeria. »
Les enfants sont âgés de 12 ans, 10 ans, 8 ans et 5 ans, selon cette même source.
Selon Cameroon Radio-Television, (Crtv), « les trois adultes ont été séparés des plus jeunes. »
Le rapt du groupe de touristes français intervient trois jours après celui de sept employés étrangers d’une compagnie libanaise au Nigeria, revendiqué par Ansaru..
Ce groupe relativement nouveau et en pleine expansion, est soupçonné d’être directement lié à la secte extrémiste Boko Haram, dont les actions violentes ont fait des centaines de morts dans le nord et le centre du pays depuis 2009. Ansaru pourrait aussi être une faction dissidente de Boko Haram ayant des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Boko Haram n’a, jusqu’ici, jamais revendiqué d’enlèvements.
En janvier 2012 le président nigérian avait été contraint de déclarer l’état d’urgence et d’ordonner la fermeture des frontières avec les pays voisins des zones en proie aux violences, le Cameroun et le Tchad.
Des membres de Boko Haram avaient été signalés dans l’extrême-Nord du Cameroun, ainsi qu’à Douala (sud), la capitale économique du pays,
Fin janvier 2012, les autorités camerounaises avaient accentué le contrôle des messages véhiculés dans les mosquées du nord du pays, voisin du Nigeria, pour empêcher la propagation de l’idéologie de Boko Haram.
C’est la première fois que des touristes occidentaux sont enlevés au Cameroun, bien que des prises d’otages au large des côtes camerounaises surviennent régulièrement, la dernière en date remontant au 8 février.
Cet enlèvement porte à quinze le nombre d’otages français à l’étranger, tous en Afrique. Parmi eux, au moins six sont détenus par Aqmi au Sahel.
Selon Intel center media list ,un centre américain de recherche spécialisé sur les questions de sécurité, la France est le pays occidental qui a le plus de ressortissants pris en otage dans le monde, suivi des Etats-Unis (neuf otages).
Source : Tahalil Hebdo le 19/02/2013{jcomments on}
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