Principal sujet à l’ordre du jour : la situation conflictuelle entre Ould Abdel Aziz et Mohamed Ould Bouamatou. Première tentative de réconciliation entre les « frères devenus ennemis », la mission de bons offices du Maire de Nouakchott aurait fourni de réels motifs de satisfaction quant à la résolution du « conflit ».
L’affaire, communément appelée « Aziz – Bouamatou » qui aliène depuis quelques jours l’atmosphère politico-sociale et économique du pays, et qui se dégrade de jour en jour, nécessitait l’intervention d’un bonne volonté assez courageuse et perspicace pour l’aborder sans détour avec le président de la République ! Depuis lundi, c’est chose faite. Reçu ce jour par le président Ould Abdel Aziz, Ahmed Hamza, le patron de la ville de Nouakchott, aurait longuement discuté avec son hôte aux fins de trouver avec lui, les voies et moyens les plus pacifiques susceptibles de mettre un terme à l’affaire en question. Même si à sa sortie d’audience, le Maire, pourtant connu pour sa liberté d’expression et sa spontanéité parolière, a strictement refusé de se prononcer sur le contenu desdites discussions, il s’agissait bel et bien de trouver une fin au conflit entre les désormais « frères – ennemis ».
C’est au constat de la dégradation du climat général du pays que Hamza aurait réagi. Président de la Fédération des Industries de Mauritanie et maire de Nouakchott, l’homme a certainement mesuré les contrecoups que subit l’économie nationale dans le traitement particulier réservé par l’administration publique aux institutions de l’homme d’affaires Bouamatou (redressements décrétés par la Direction générale des impôts (DGI) à l’encontre des sociétés BSA, engagement de procédures judiciaires contre la deuxième personnalité du Groupe BSA, Mohamed Ould Debagh dans le cadre de l’affaire Mauritanie Airways, refus de la Banque Centrale de Mauritanie d’exécuter des bordereaux de virement au profit de la Fondation Bouamatou qui tourne autour de l’hôpital ophtalmologique de Nouakchott, menaces du gouvernement de la BCM de nommer un administrateur à la tête de la GBM, laquelle a vu les établissements publics retirer leurs avoirs…).
Les conséquences de cet état de fait sont nombreuses : la fermeture de BSA Ciment a jeté près d’un millier d’employés dans la rue et a entraîné non seulement une surenchère sans précédent dans le commerce du ciment mais aussi et surtout une des plus grandes crises du bâtiment dans le pays.La liquidation probable d’autres sociétés de BSA produirait des effets similaires que ressentiraient en premier les employés.
Ahmed Hamza qui appartient à la même tribu que Mohamed Ould Abdel Aziz et Mohamed Ould Bouamatou devait s’acquitter de son rôle de conciliateur, ne serait-ce que pour son statut social et pour les sentiments qu’il voue à chacune des deux personnalités. Il est clair que la dégradation des relations entre les deux protagonistes ne profite ni à l’un ni à l’autre, surtout pas à la tribu et encore moins au pays. La tentative de Hamza visait ainsi à ramener la paix des cœurs au sein de la société, ou plus précisément au sein d’une tribu où les positions étaient tranchées en faveur de l’un ou l’autre des protagonistes.
Fort de toutes ces dispositions, Hamza n’aurait toutefois pas convaincu son hôte sur l’impératif d’une cessation des hostilités. Le président Ould Abdel Aziz qui aurait formellement refusé de reconnaître que Ould Bouamatou subirait un traitement particulièrement répressif de sa part, aurait toutefois manifesté sa disponibilité à consacrer plus de temps à la question. Du côté de Bouamatou, aucune réaction n’aurait été enregistrée. L’homme garde d’ailleurs depuis le déclenchement de cette affaire, un silence glacial, s’il n’est de neige.
JOB.
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