Initiative bis MOB : On prend les mêmes et on recommence ?

(Crédit photo : anonyme)

C’est hier qu’à été officiellement lancée au palais des congrès de Nouakchott la seconde initiative de règlement de la crise politique du président de l’assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir.

Dans la forme, tout indique un éventuel succès, mais dans le fond, cette victoire mi-figue, mi- raison reste menacée de fiasco total comme celle qui l’a précédée.Si ayant pour objectif de trouver un terrain consensuel entre tous les protagonistes politiques, sinon le maximum possible, cette feuille de route révisée, présentée comme un moyen pour le président de bénéficier de prolongations dans son jeu de chat et de la souris avec les leaders de la COD, ne fait point l’unanimité autour d’elle.
Abstraction faite du temps infernal qu’elle mettra pour mériter un point de vue du président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz plus approbateur , l’initiative bis de Ould Boulkheir, lancée en grandes pompes lundi , a montré malgré ses allures de robustesse et de véritable drone politique bien téléguidé pour atteindre son objectif, à savoir mettre fin à l’impasse qui prévaut dans le pays depuis des années, qu’elle demeure dans le fond sujette de contestation et de déni.
Certes, les réservistes au sein de la COD par rapport à cette feuille de route, ne manquent pas d’éloges à l’endroit de Messouad notamment pour sa sincérité et son pragmatisme, mais il n’en demeure pas moins qu’ils voient du mauvais œil son initiative, à travers ils ressentent des manipulations faites par le pouvoir pour obtenir plus d’arrêts de jeu. En refusant de participer hier à la cérémonie de lancement de cette initiative, même à titre de courtoisie, la mouvance Ely Ould Mohamed Vall , comme bien d’autres acteurs préférant garder pour eux leurs attitudes secretes tenues en catimini, montre que cette initiative ne convainc guère et qu’en dépit de sa pertinence, elle souffre de garanties réelles de la part d’un pouvoir habitué à la versatilité et au manquement des accords.
Sans s’opposer à son tour à cette initiative, l’UFP n y croit pas fermement. Selon son président Dr Mohamed Ould Maouloud, la COD n’a pas encore voulu s’exprimer publiquement sur cette feuille de route malgré ses atouts. Allant au vif du sujet, elle est à ses yeux certes discutable mais l’obstacle reste ailleurs. Ainsi se confie-t-il à notre confère Jeune Afrique en ces termes : «nous avons un réel problème de confiance avec Mohamed Ould Abdelaziz, car il s’affranchit toujours des règles politiques et morales qu’impose un accord. Avant toute chose, il faut donc résoudre la crise”. Ce qui signifie de manière implicite une retenue sur cette initiative.
Même ton chez Ould Lematt, vice président du Rfd et de l’assemblée nationale, selon lequel, la solution de la crise se trouve dans le consensus déjà sérieusement compromis par les réserves émises sur la proposition de Ould Boulkhier.
Malgré donc une volonté de fer et un optimisme omniprésent de son cerveau, cette feuille de route s’annonce déjà mal partie au grand bonheur de la majorité présidentielle, à la tête plutôt occupée par les futures élections législatives et municipales capables d’être annoncées à tout moment par la Ceni, qui refusant de démissionner pour défaut de consensus, est en revanche obligée de jouer le jeu dont elle est investie en allant de l’avant.

Md O Md Lemine

Source  :  Le Rénovateur le 12/02/2013{jcomments on}

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Quitter la version mobile