Conflit du nord malien : Le président accusé d’abus d’autorité

(Crédit photo : Al Akhbar)

Maintenant une position de réserve manifeste sur la guerre internationale qui continue de se déployer dans le nord malien, la Mauritanie qui a apporté, par la voix de son homme fort, sa bénédiction à l’intervention franco-ouest-africaine dans ce pays pour le débarrasser entièrement des groupes armés et terroristes, serait l’une des premières parties prenantes à ce conflit aux côtés de Paris, à travers l’exploitation de son espace aérien et de ses experts militaires pour prêter main forte à l’opération Serval.

Le chef de file de l’opposition est catégorique sur ce point, accusant le président de la république d’abus d’autorité sur des décisions requérant la consultation du parlement.
De l’avis d’Ahmed Ould Daddah, également leader du Rfd, l’espace aérien mauritanien ainsi que les aéroports nationaux et les échanges de renseignements militaires et sécuritaires sont utilisés dans le cadre de l’opération Serval menée dans le nord malien. Ce qui signifie une implication effective de Nouakchott dans ce conflit alors que sur le plan officiel, la Mauritanie a constamment réaffirmé une option de non ingérence dans cette guerre.
« Ceci est illégal et constitue une décision unilatérale » du président mauritanien, qui « devait en référer au Parlement », selon Ahmed Ould Daddah alors que les autorités ont toujours exclu une participation à la force africaine en cours de déploiement pour prendre dans les prochains mois le relais des troupes françaises au Mali, se limitant à parler de riposte musclée à toute attaque dirigée contre le pays.
Toujours à propos de ce conflit, la COD a lancé samedi passé un appel à constituer un « front uni » contre la guerre au Mali, dénonçant la position du président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a récemment apporté son soutien à l’intervention militaire de la France. « L’étincelle de cette guerre ne peut qu’atteindre la Mauritanie et la meilleure manière d’y faire face, c’est de construire un front intérieur uni et fort », avait déclaré Ahmed Ould Daddah lors d’un point de presse.
Mohamed Ould Abdel Aziz avait cependant apporté un net soutien à l’intervention militaire française et africaine au Mali dans un discours le 7 février lors du sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). « Sans cette intervention », qui a mis fin à une « occupation illégale, les extrémistes auraient conquis tout le territoire malien, mettant dangereusement en péril la sécurité et la stabilité de plusieurs pays de la sous-région », avait affirmé le chef d’état mauritanien.
« Une telle intervention militaire constitue la première initiative d’envergure, prise par la communauté internationale, en vue de mettre fin à plus d’une décennie de prises d’otages, de violences aveugles, de culture de la haine, au sein d’une population dont les différentes composantes ont cohabité depuis plus d’un millénaire, dans une symbiose exemplaire », avait-il ajouté. La Mauritanie a aussi renforcé ses patrouilles militaires aux frontières avec le Mali afin de tenter d’empêcher toute infiltration de combattants islamistes sur son territoire.

Md O Md Lemine

Source  :  Le Rénovateur le 10/02/2013{jcomments on}

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