Lancement officiel de l’Initiative de Messaoud le 13 février : Est-ce le bout du tunnel ?

(Crédit photo : anonyme)

L’initiative du président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir revient au devant de la scène.

Quelques jours seulement après le conclave de Tivirit, localité située à 25 km de Nouakchott sur la route de Boutilimit, l’on parle à nouveau du lancement officiel de l’initiative de Messaoud Ould Boulkheir, le 11 février prochain. Il s’agit pour ce leader d’aider la classe politique à trouver une issue « négociée » à la crise qui secoue le pays depuis plus de trois ans.Est-ce le bout du tunnel ?

Se dirige-ton vers la fin de la crise politique dans le pays, une fin annonciatrice de la tenue toute prochaine des élections législatives et municipales ? Peut-être bien si le président de l’Assemblée nationale réussissait à lancer le 13 février prochain son initiative de sortie de crise politique. En tout cas, la date est fixée. Et le calendrier aurait été proposé à l’attention de l’ensemble des acteurs politiques qui auraient dit leur disponibilité à accompagner l’acte.

Toutefois, cette initiative de sortie de crise que le président Messaoud a présentée à la classe politique depuis plusieurs mois, divise la classe politique mauritanienne entre ceux qui voient en elle une voie de sortie de crise possible, sans cesser d’être un compromis, et les autres qui ne croient pas en la possibilité de son application en tant que feuille de route devant conduire à l’organisation d’élections municipales et législatives qui ont accusé un très grand retard et mis les institutions démocratiques dans une situation plus qu’embarrassante pour le pouvoir.

C’est ainsi pour voir plus sérieusement cette initiative qu’un conclave d’hommes politiques, d’organisations de la société civile et de centrales syndicales va essayer de trouver un terrain d’entente entre les différents pôles politiques en Mauritanie. Ceci prenant en compte le fait que l’opposition a perdu de son homogénéité, depuis qu’elle est divisée en Coordination de l’opposition démocratique (COD), regroupant le gros des troupes (10 partis) et en Coalition pour une Alternance pacifique (CAP), dont fait partie la formation du président de l’Assemblée nationale, l’Alliance populaire progressiste. Autre fait à noter, ces scissions au sein de la majorité présidentielle. En effet, ici encore, on constate les mêmes divergences empêchant les soutiens d’Aziz d’avoir le même point de vue sur l’initiative de Messaoud Ould Boukheir : tandis que la Convergence Patriotique (CP) composée d’Adil, du MPR et du RD, tous membres de la majorité, soutient sans ambages les propositions du président de l’Assemblée nationale, les autres formations, dont le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UPR) scrutent la Présidence pour voir les signes qui leur permettent d’être au même diapason que le président Aziz.

Or on prête à ce dernier d’avoir d’abord dit niet à l’initiative. Plus tard il se serait rétracté en exprimant sa disponibilité à participer à l’initiative de Messaoud, avec une condition : le président de la République rejette en amont tout cheminement qui va conduire à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Pourtant, cette initiative largement relayée par les médias nationaux, semble être l’ultime solution à la crise politique que connait le pays actuellement, même si d’aucuns parlent de la nécessité de modifier certaines de ses dispositions. En terme de contenu, l’initiative de Messaoud vise à réunir l’ensemble des partis politiques autour d’une table aux fins de préparer de concert la tenue des futures élections législatives et municipales dans un climat de confiance mutuelle. Perspective salutaire, mais difficile, car après le tassement du « printemps de la vacance du pouvoir » et de la féroce bataille médiatique qui a suivi l’incident de « Toueila », ce ne sera pas forcément le « beau temps » politique, comme certains analystes maison ont tenté de le suggérer aux partis de la Majorité présidentielle et de la Coordination de l’opposition démocratique (COD).

Il faut alors craindre, dans le cas extrême, que la crise reprenne de plus belle. Et pour cause, alors même que Messaoud s’est déjà fixé pour le 13 février prochain comme date de lancement de son initiative, de part et d’autre, les critiques ne laissent pas de place à sa réussite. Espérons toutefois que le président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, qui cherche, depuis plusieurs mois, à casser cette bipolarité du pouvoir en Mauritanie entre un pouvoir, sourd à tout appel à l’apaisement, et une opposition radicale qui fait du départ du président Aziz l’essentiel de son programme politique à court terme parviendra à apaiser les ardeurs.

Sneiba

Source  :  L’Authentique le 31/01/2013{jcomments on}

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