Jusque-là la coalition des partis de l’opposition ont tenté de masquer les apparences par des meetings collectifs. Aucun parti n’est plus en mesure de drainer des foules comme autrefois.
Si c’est le cas, c’est au prix de navettes puisées dans les quartiers populaires. Même le parti de la majorité doit débourser des millions d’ouguiyas pour pouvoir remplir des bus de populations déplacées comme des moutons sans aucune conviction. En sens inverse, pour occuper ces pauvres chez eux, à l’occasion de rassemblements de la COD, cette majorité organise des distributions gratuites de poisson à domicile dans les quartiers démunis concomitantes à ces meetings, suspendues une fois le la grogne des opposants finie.
En s’essayant à l’ épreuve de remobiliser ses troupes et de montrer le poids de sa popularité, dans un contexte politique caractérisé par des allures de précampagne électorale, le leader du Rfd a joué à un moment où il fallait plutôt s’occuper à resserrer les coudes au sein de la COD pour mieux donner du fil à, retordre à un pouvoir qui est ragaillardi par le retour de son président de la république.
Dès lors cette sortie du leader du RFD sonne-elle comme les prémices d’un malaise qui exprime une certaine lassitude qui commence à entamer l’union sacrée ? À la veille des élections probables, la donne risque bien de changer dans quelques semaines. Chaque parti tentera de revenir à la rescousse pour se concentrer sur ses bases. Et ce sera le début de la fin pour une coalition sans stratégie autre que le « Rahil ». Dans son rassemblement organisé à la place Ibn Abass, au centre-ville de Nouakchott, là où la COD tenait ses meetings d’appel au pouvoir au Rahil, les sympathisants du Rfd ont dénoncé dans des banderoles la corruption qui sévit dans le pays, l’inflation, la précarité des services sanitaires et la flambée des prix du carburant.Le RFD qui s’oppose comme la COD à l’entrée de la Mauritanie dans le front international favorable à une intervention militaire au Mali s’est employé avec énergie pour montrer que le pays n’a rien à gagner dans bourbier, mais plutôt à tout perdre dont le plus cher à savoir compromettre la stabilité relative dont il jouit.
Pour le leader, avec ou sans accompagnement de ce déploiement armé dans le Mali, la Mauritanie souffrira incontestablement de la nouvelle donne, avec le risque de la transformation de son man ‘s land en territoire refuge pour les groupes armés, très difficiles à identifier en raison de leur facile infiltration dans les communautés éparpillées à travers le pays. Enfin, pour le chef de file de l’opposition, la COD reste soudée, confrontée aux mêmes convictions pour assurer à la Mauritanie un réel climat démocratique et de prospérité socioéconomique, de justice et d’unité.
Amadou Diaara
Source : Le Rénovateur le 23/12/2012{jcomments on}
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